Plusieurs juristes et autres observateurs font remarquer que les investigations concernant les événements du 28 septembre dont le procès est en cours n’ont pas été menées comme elles se devaient.
Même si en matière criminelle des interpellations peuvent intervenir en plein procès comme c’est le cas, de la détention du colonel Bienvenue Lamah et d’autres qui avaient bénéficié d’un non-lieu dans un passé récent, Me Mohamed Traoré lui marque sa prudence.
Intervenant jeudi 24 novembre 2022 sur Djoma FM dans l’émission ORLM, l’ancien bâtonnier a exprimé ses préoccupations.
« Les investigations comportent beaucoup d’insuffisances, et je pense que ce sont ces insuffisances-là qui sont en train de se révéler au grand jour. J’ai appris qu’un certain nombre de personnes ont été arrêtées, inculpées et placées sous mandat de dépôt dans le cadre des mêmes dossiers. Si je prends par exemple le cas du colonel Bienvenu Lamah, dans le même dossier, cet officier-là avait bénéficié d’un non-lieu. Alors, à partir du moment où il a bénéficié d’un non-lieu, il ne devrait plus être poursuivi, inquiété pour les mêmes faits, à moins qu’il y ait ce qu’on appelle la reprise de l’information judiciaire sur charges nouvelles. Mais, le législateur prend le soin de définir ce qu’on appelle des charges nouvelles. Est-ce qu’en ce qui concerne le colonel Bienvenue Lamah il y a eu des charges nouvelles ? Peut-être que le dossier va nous le révéler, mais, il faut beaucoup faire attention parce que encore une fois, quand le législateur défini ce qu’on appelle les charges nouvelles, c’est pour éviter que pour les mêmes infractions, une personne qui a déjà bénéficié d’un non-lieu puisse encore être inquiété dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire et placée sous mandat de dépôt comme c’est le cas de ce colonel aujourd’hui dans le même dossier. Même si l’information à mon avis comporte des insuffisances, il faut peut-être essayer de corriger maintenant, faire attention et se garder de ne pas tomber dans la passivité dans le seul but de satisfaire une certaine opinion », a averti Me Mohamed Traoré.
Pour rappel, le colonel Bienvenu Lamah était le commandant du camp de Kaleya au moment des faits (2009). Les recrues de ce camp sont soupçonnées d’avoir pris part au massacre du 28 septembre.
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