A Montréal depuis la veille de l’ouverture de la COP15 sur la biodiversité, Seydou Doumbouya, point focal du centre d’échanges d’information sur la biodiversité au ministère de l’environnement guinéen tente de faire bouger à sa manière les lignes dans les négociations pour un accord final entre les parties. Dans l’entretien qu’il a accordé à l’envoyé spécial de Mosaiqueguinee.com, Monsieur Doumbouya fait remarquer que les discussions ont été intenses sur la question des populations autochtones mais les négociateurs se sont entendus sur le sujet.
« Le centre d’échanges d’information sur la biodiversité relève de la convention sur la biodiversité. C’est un élément moteur dans la mise en œuvre de la convention. Je suis rentré le mercredi passé, j’ai commencé les travaux, j’ai rejoint les groupes de travail directement. Le premier groupe de travail c’était sur le CRP c’est-à-dire un document de travail qui avait été établi par des groupes d’experts et qui devait être mis à la disposition de l’assemblée, la plénière pour discuter et approfondir les éléments qui se trouvent là-dedans. Là où il y a des points de blocage. Mais les discussions ont été chaudes sur les populations indigènes, locales, les populations autochtones, c’est là qu’il y a eu trop de discussion. Heureusement, nous on n’en pas en Guinée. Tout le monde a des populations autochtones étaient très acharnées sur les aspects qu’il fallait prendre en compte. Et la discussion a fait près de trois heures. Je peux dire que c’était le sujet le plus débattu heureusement le document a été adopté sur les autochtones et les populations locales », a-t-il confié.
Les travaux continuent dans les groupes de travail autour des mêmes documents. Le 7ème Rapport sur l’état de la biodiversité est en discussion, « des propositions sont faites, les discussions continuent », a-t-il ajouté.
Qu’en est-il de la problématique « de la façade maritime ? », « ça n’a pas été encore abordé en tout cas depuis mon arrivée, on n’a pas encore parlé du sujet (…) c’est un sujet qui nous (Guinée) intéresse beaucoup », répond Seydou Doumbouya.
S’agissant de la « Salification », cet expert précise que : « C’est souvent dans les pays les plus industrialisés que le problème se pose. Mais nous et bientôt on peut être confronté à la situation parce qu’il y a beaucoup de sociétés minières qui sont installées sur la côte en Guinée. Il se peut qu’un jour on puisse avoir les mêmes problèmes. Mais il est très difficile de se déterminer là-dessus maintenant puisqu’il n’y a aucune étude qui a été faite dans ce sens, il n’y a aucun Indice, aucune donnée prélevée par les scientifiques de chez nous. Peut-être Cerescor qui peut faire ce travail parce que c’est l’institut en Guinée qui est approprié pour ce genre de travail ».
Concernant le point sur les océans, Seydou indique que « le sujet est bel et bien inscrit à l’ordre du jour ».
Quelle est la position de la Guinée ou de l’Afrique sur ces questions ?
« Ces positions-là sont débattues avant la COP. Il y a des groupes de travail qui sont établis les gens se rencontrent, en discutent afin d’avoir une position commune mais malheureusement, nous nous sommes en retard en Guinée dans cette situation », note le sieur Doumbouya.
Enfin, le point focal du centre de d’échanges d’information sur la biodiversité au ministère de l’environnement guinéen regrette que ce ne soit son pays, la Guinée qui ait facilité sa participation à cette rencontre mondiale cruciale.
« Difficilement, moi j’ai participé à la COP et ce n’est pas par le ministère de l’environnement mais plutôt par l’Institut Royal des Sciences de l’Environnement de la Belgique qui m’a invité en tant que point focal. Donc, je n’ai pas participé à ces discussions-là, je ne connais pas encore quelle est la position de l’Afrique là-dessus. J’ai l’accord de l’institut pour accompagner le point focal CBD de la Guinée parce que je suis en partenariat avec l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique, l’institut qui héberge le site web sur la biodiversité de la Guinée. Compte tenu de nos rapports, ils ont jugé nécessaire de m’inviter pour assister mon point focal dans les négociations. C’est dans ce cadre-là que je suis venu à Montréal », a-t-il déploré.
Les négociations se poursuivent et à en croire le programme déjà établi par les organisateurs, la ministre de l’environnement et du développement durable Safiatou Diallo ne sera pas à Montréal, sauf changement de dernière minute.
Mônêmoundomma