Poursuivis pour des faits de participation à un attroupement interdit, pillages, destruction de biens publics et privés, incendie, coups et blessures volontaires par le tribunal de première instance de Dixinn, Foniké Menguê et Ibrahima Diallo sont en détention préventive depuis le 29 juillet dernier.
Le sort de ces acteurs de la société civile qui peinent à bénéficier d’un procès sera fixé dorénavant par la Cour Suprême, qui a été saisie à cet effet.
Cependant, les avocats de ces activistes dénoncent un vice de procédure. Maître Salifou Béavogui, qui s’est confié à notre rédaction ce mercredi 04 janvier 2023, a souligné quelques manquements liés au traitement dudit dossier.
« Après la décision de la cour d’appel, nous avions eu l’espoir qu’un procès allait rapidement se tenir. Et je pense qu’au moment où je vous parle, ce procès aurait pris fin parce que c’est un dossier vide. Ce sont des arrestations et des détentions purement arbitraires qui ont été opérées pour neutraliser les activistes. Donc, pour nous, il n’y avait plus rien à craindre, on partait directement vers le procès », regrette-t-il.
« Je crois que c’est après 11 jours que le parquet général aurait fait le pourvoi en cassation alors que la loi indique 6 jours. Non seulement ce recours est fait hors délai, mais il n’a pas également obéi aux formalités prescrites. Il n’a jamais été notifié aux inculpés qui sont en détention ni à leurs conseils. La forme n’a pas été respectée, indéniablement la cour ne fera que rejeter. Maintenant l’inquiétude que nous avons aujourd’hui, c’est la lenteur de la procédure. Le 30 et le 31 décembre, nous avons fait beaucoup de démarches pour que le fond du dossier soit transmis à la cour suprême. Hier, nous étions encore dans les mêmes courses et aujourd’hui on va vérifier si le dossier est effectivement arrivé à la cour suprême pour que le processus soit déclenché à ce niveau parce que ce sont des libertés qui sont confisquées. Et la liberté n’a pas de prix », poursuit-il.
Cet avocat inscrit au Barreau de Guinée invite la Cour Suprême à accélérer les démarches pour que justice soit rendue dans cette affaire, le plus rapidement possible.
« Nous souhaitons que la cour suprême diligente la procédure et que le droit soit dit dans les meilleurs délais », a-t-il plaidé.
Hadja Kadé Barry