Dans le cadre de la célébration en différé de la journée internationale des handicapés qui se tient le 3 décembre de chaque année, l’Organisation de Secours aux Handicapés (OSH-Guinée) a organisé ce jeudi 5 janvier à Conakry, une table ronde d’échange autour de la participation des personnes atteintes de handicap dans la vie politique et démocratique de la Guinée.
L’objectif recherché, selon le Directeur exécutif de cette organisation, Bangaly Camara, est d’interpeller les décideurs mais aussi les personnes atteintes de handicap sur la nécessité de leur implication dans la gouvernance locale.
« Cette table ronde s’est déroulée autour du thème : participation politique et démocratique des personnes handicapées, acquis, défis et perspectives. Elle s’inscrit dans le cadre de la célébration en différé de la journée internationale des personnes handicapées. Elle est organisée pour, davantage, interpeller non seulement les décideurs mais aussi les personnes handicapées sur la nécessité de leur implication dans la gouvernance locale. Pour cela, il faut que les personnes handicapées prennent leur destin en main afin de se battre pour être dans les postes de décision qui leur permet de militer pour l’inscription de la question du handicap dans les politiques et programmes publics de développement. Nous avons aussi recueilli les recommandations et solutions qui pourraient renforcer la participation politique et démocratique des personnes handicapées », a-t-il expliqué.
Outre les discussions qui ont porté sur le thème central cité ci-haut, le conférencier Mamadou Moussa Bah, professeur de philosophie, a interpellé les acteurs politiques, sur la nécessité de tenir compte de la question du handicap, dans les choix de leurs représentants lors des élections.
« Nous avons échangé sur les acquis, ce qui manque, ce qu’on doit faire nous-mêmes et ce que l’Etat peut, de son côté, faire pour les personnes atteintes de handicap. Organiser de telles activités est importante car la politique est transversale. Nous sommes tenus obliger de faire la politique parce que, si on ne fait pas la politique, la politique fera de nous ce qu’elle veut. Vous devez savoir que les personnes atteintes de handicap ont le droit de voter, d’être militants mais, en Guinée, elles ne sont pas éligibles. On se demande pourquoi ont-elles le droit de voter mais ne sont-elles pas éligibles ? Alors, nous appelons nos amis à s’intéresser à la politique car, on a besoin des personnes atteintes de handicap dans les postes de prise de décision. C’est dans ces conditions que la question de handicap sera une priorité. On interpelle aussi les acteurs politiques de faire de la question de handicap, une priorité dans leurs formations politiques. Qu’ils arrêtent de nous rejeter et de nous marginaliser désormais. Nous voulons être représentés car nul ne peut mieux parler de nous plus que nous », a-t-il lancé.
Pour les prochaines étapes de cette lutte, il s’agira, selon le Directeur exécutif de l’OSH-Guinée, de renforcer le leadership des personnes atteintes de handicap afin de leur permettre d’être compétitives.
MohamedNana Bangoura