Ahmed Kourouma, secrétaire général de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), était l’invité de nos confrères de Gangan TV, le jeudi dernier, dans l’émission Café Débat. L’invité de Mamadou Oury DIALLO, l’animateur principal de cette émission, s’est exprimé sur plusieurs sujets.
Interpellé sur les rumeurs selon lesquelles, en revenant en Guinée, Ahmed Kourouma était beaucoup favorable à travailler pour Alpha Condé, l’invité répond qu’il n’a été prédisposé à travailler pour personne en particulier, mais plutôt à travailler pour la Guinée.
Son adhésion à l’UPG est le fruit d’une décision réfléchie, celle de se rendre utile à la nation guinéenne en participant au débat public à travers les lignes d’un parti qui lui permettra de redécouvrir d’avantage les dessous de l’échiquier politique guinéen, et gravir les échelons de cette arène, a-t-il fait savoir.
Poursuivant, Ahmed Kourouma a indiqué que le parti qui lui a semblé incarner les valeurs qu’il entend défendre en politique, est L’UPG. D’autant plus que Feu Jean Mari DORÉ, ancien président de ce parti, était finalement son mentor, son modèle politique, a en croire à ses propos.
A propos des ambitions qu’il nourrit pour l’UPG, Ahmed Kourouma entend donner une dimension nationale et transversale à ce parti, le rajeunir, l’ouvrir à toutes les composantes ethniques, culturelles et raciales.
Dans son intervention, Ahmed Kourouma, a révélé qu’il compte, avec l’équipe dirigeante du parti, construire un projet de société qui comportera les vraies préoccupations des citoyens. Mieux, il annonce pour très bientôt, une primaire au sein de l’UPG, pour renouveler les instances du pari. Le meilleur candidat qui défendra le meilleur projet sera élu sans considération marginale. Selon lui, ce serait une première dans l’histoire des partis politiques en Guinée.
Quelle est la position actuelle de l’UPG, depuis votre arrivée en son sein, puisque ce parti était proche de la mouvance présidentielle avant la mort du doyen Jean Mari Doré ?
La position exacte de l’UPG, c’est que nous prendrons nos distances avec quiconque continuera à faire du mal à ce pays, à le blesser à l’avenir, qu’il soit de la mouvance ou de l’opposition, nous le dénoncerons, nous le combattrons. Nous sommes une génération qui arrivons avec un patriotisme exacerbé. Nous avons le sens de ce type de combat. Ce pays a des blessures profondes qu’il faut soigner, et il est temps que ses fils, ses élites en prennent conscience.
Est-ce pour dénoncer ce genre de blessures qu’Ahmed Kourouma est allé porté un soutien moral à l’UFDG suite à l’interdiction de la marche des femmes de l’opposition ou c’est simplement un rapprochement politique ?
« C’était juste une démarche républicaine et citoyenne. J’ai trouvé absolument insupportable que ces femmes, nos mamans, nos soeurs, ces citoyennes de ce pays, soient interdites de manifester. Il y va du droit premier et inaliénable, celui de s’exprimer librement et de manifester. Cette situation m’a indigné, et j’ai tenu à le faire savoir à l’Etat d’un côté, et de l’autre, à aller manifester ma solidarité à mon grand frère Cellou Dalein Diallo. Cela n’a rien à voir avec un alignement politique », insistera l’invité de Café Débat.
En ce qui concerne la gouvernance actuelle, Ahmed Kourouma s’est exprimé sur les 100 jours du gouvernement Youla. Pour lui, l’élan que cette équipe a en ce moment dans la gestion de leurs premiers dossiers, constitue une petite déception. Surtout le premier ministre qui était beaucoup attendu au regard de son CV. Et le séminaire gouvernemental n’était pas non plus nécessaire. Il fallait aller à Madina pour observer la réalité que vivent les guinéens, cela dépasse tout les grands séminaires gouvernementaux, a-t-il ajouté.
Etant dans l’opposition politique, Alpha Condé, en qualifiant le mauvais leadership de Lansana Conté, aimait répéter que le poisson pourrit par la tête, avez vous l’impression que de nos jours, la tête du poisson est pourrie ou est en bon état ?
Avec un petit sourire au coin des lèvres, il répondra en ces termes: » (…) Il y’a quelque chose qui est insupportable, on appelle ça dans le jargon politique l’hyper-présidence. Il faut que le président Alpha Condé délègue ses pouvoirs. Pour le bien de cette nation et même pour son bilan, il doit laisser des traces s’il veut être comme Mandela. Qu’il arrête cette hyper-présidence où tout se décide à Sekoutoureyah.
Quant à la crise qui traverse actuellement le Conseil National du Patronat de Guinée (CNP-Guinée), Ahmed Kourouma dit clairement que Mamadou Sylla est le seul responsable de cette confusion qui mine ce patronat. Il affirme que c’est irresponsable pour quelqu’un qui est député, président d’un parti politique, de vouloir décider au sein d’une structure patronale.
Mamadou Oury DIALLO mosaiqueguinee.com