Alors qu’elles avaient pourtant informé la mairie de Ratoma d’une rencontre, les victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ont été empêchées de tenir leur rendez-vous ce samedi 11 mars à Kaporo-Rails, par le commissariat dudit quartier.
Ne voulant pas engager un bras de fer avec les agents de la police, ces victimes fortement mobilisées ont décidé de reporter à une date ultérieure, leur rencontre qui avait pour but de rassembler les documents des victimes.
« Depuis la chute du régime d’Alpha Condé, il y a de l’espoir qui renaît. À ce jour, les victimes n’ont pas encore été dédommagés. Il y a des couloirs de négociations qui sont ouverts. Dans cette optique, nous sommes ici pour échanger avec les victimes, prendre les documents et les mettre à côté en attendant de voir la suite. Malheureusement, il y a eu incompréhension entre autorités. La situation telle qu’elle se présente, c’est qu’il n’y a pas eu communication entre les autorités. La mairie de Ratoma a été saisie le 8 mars par rapport à notre rencontre d’aujourd’hui, l’information n’a pas été remontée. Le PA qui gère le site a été informé et a donné son accord. Mais malheureusement, le commissaire de Kaporo-Rails dit qu’il n’est pas informé et qu’il ne peut pas autoriser notre activité alors que l’activité n’a aucune incidence sur l’ordre public. C’est donc un regret. Nous ne voulons pas d’affrontement, nous n’avons pas voulu de bras de fer avec le commissariat. C’est pour cette raison que les victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse se sont retrouvés à travers le bureau, pour reporter cette activité. Nous regrettons cela dans la mesure où beaucoup de victimes y compris des handicapés, viennent de Dubréka, de Coyah, de Forécariah et même de Kindia. Nous avons informé ceux qui disent qu’ils n’ont pas été informés, dans l’espoir que la prochaine fois que nous allons nous retrouver, qu’on nous laisse en paix. Qu’on nous sécurise ou pas, nous ne sommes pas violents surtout que celui qui a détruit nos maisons n’est plus là », a expliqué Samba Sow, un des victimes.
Aujourd’hui, l’espoir des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ne repose que sur les nouvelles autorités. C’est pourquoi, ce jour à l’occasion de leur rencontre empêchée, ces victimes ont demandé au colonel Mamadi Doumbouya, de se pencher sur leur situation comme il l’a fait pour les Guinéens victimes d’agression en Tunisie.
« Tout notre espoir repose aujourd’hui sur le colonel Mamadi Doumbouya. C’est regrettable que ce soit le commissariat qui ne soit pas informé et qui a reçu l’ordre du commissaire central de mettre un terme à cette activité. Nous ne pouvons que nous replier. (…). Ni la mairie, ni le commissariat ne peut quelque chose contre nous. Nous sommes des guinéens, nous demandons au président de la République se penche sur la situation des victimes de Kaporo-Rails comme il l’a fait en rapatriant les guinéens de la Tunisie. Tous les guinéens sont fiers aujourd’hui d’être guinéens parce que les guinéens en difficulté en Tunisie ont été rapatriés dans un avion guinéen. Il a fait des actes pour rendre justice aux victimes du 28 septembre. (…). Nous lançons un appel à nos frères de la police, à nos frères de la gendarmerie, aux chefs de quartier de prendre toutes les dispositions pour que nous puissions nous retrouver prochainement. Aujourd’hui, nous acceptons de quitter mais nous sommes prêts, de la même manière que nous avons perdu nos maisons, si on nous provoque, nous serons prêts à aller en prison parce que nous sommes des faibles, ceux qui sont au pouvoir ont des armes et la forces publique », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, les victimes regrettent de voir qu’à date, les terres qui les appartiendraient sont en train d’être vendues aux étrangers.
MohamedNana Bangoura