Depuis le 1er août 2021, Oumar Sylla alias Foniké Manguè et Ibrahima Diallo ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry pour plusieurs faits. Mais une bonne partie des charges a été abandonnée et ils ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour jugement pour les faits qualifiés de provocation directe à un attroupement, complicité de coups et blessures volontaires et incendie.
Alors que ces activistes s’attendaient à l’organisation rapide d’un procès, le parquet a fait appel contre cette décision. L’ordonnance du doyen des juges d’instruction qui a abandonné une partie des charges s’est confirmée par un arrêt rendu par la 2ème chambre de l’instruction.
Par la suite, le dossier fut transféré au tribunal de première instance de Dixinn pour l’organisation du procès. Mais le parquet général s’est pourvu en cassation. Le dossier de la procédure a été transmis au greffe de la cour suprême depuis le 25 janvier 2023. Et du 25 janvier 2023 au 25 mars 2023, plus de deux mois se sont écoulés sans que le dossier ne connaisse la moindre évolution au niveau de la cour suprême. Ce qui provoque la colère de leur avocat Me Salifou Béavogui.
« De façon générale, du 1er août 2022 au 1er avril 2023, voilà 8 mois que nos clients sont privés de leur liberté sans procès, sans jugement alors qu’ils ne reconnaissent pas les faits mis à leur charge. Je crie à l’injustice et à l’arbitraire et je pense que désormais, ils ne sont là-bas pour les faits qu’on les reproche mais ils là-bas pour purger des peines pour lesquelles ils n’ont jamais été condamnés. Ils deviennent des personnes arbitrairement et injustement privées de leur liberté peut-être pour leurs activités sociales, pour leur opinion, pour leur combat pour la liberté et la démocratie », estime Me Salifou Beavogui.
Au nom du collectif d’avocats en charge de la défense de ces deux leaders du FNDC, Me Bea exige qu’ils soient libérés ou jugés.
« J’exige leur remise en liberté ou l’organisation immédiate de leur procès. Je n’oublierai pas leur codétenus, Monsieur Mamadou Billo Bah qui, depuis le 25 janvier, a été arbitrairement interpelé et jeté en prison. Son dossier, aujourd’hui, virevolte entre le parquet de première instance et le cabinet du doyen des juges. Il n’y a aucune visibilité, aucune avancée alors qu’il ne reconnaît pas les faits. C’est pourquoi je demande pour les 3, l’ouverture du procès ou leur remise en liberté immédiate », a-t-il lancé dans cet entretien.
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