Dans le but de lutter contre la surpopulation carcérale dans les maisons de détentions, l’ONG Mêmes Droits pour Tous (MDT) en partenariat avec OSIWA, organise un atelier de renforcement des capacités sur le thème « recours à la dépénalisation des infractions mineures »
Cette formation de deux jours à Kankan, a été lancée ce jeudi dans un complexe hôtelier de la place.
La présente session regroupe 50 acteurs de la chaîne pénale notamment, des acteurs de la société civile, des magistrats, des avocats, et des officiers de police judiciaire, venus des régions administratives de Nzérékoré, de Faranah et de Kankan.
Représentant le gouverneur de région, Aboubacar Tounkara, directeur de cabinet du gouvernorat de Kankan, a donné le coup d’envoi de la formation.
« Je voudrais au nom de monsieur le gouverneur de région, remercier l’ONG Mêmes Droits pour Tous et son partenaire OSIWA pour l’organisation de cet atelier. Parce que l’objectif de cet atelier, c’est de renforcer les capacités des acteurs de la chaîne pénale sur le recours aux peines alternatives, afin de réduire la population carcérale dans nos prisons. On s’est rendu compte que nos prisons sont surpeuplées, elles sont construites il y a très longtemps et ne répondent plus aux normes. Donc, la surpopulation carcérale créé pas mal de problèmes aux prisonniers mais aussi à la sécurité. Donc, c’est normal de voir s’il y a une possibilité dans le cadre légal de sanctionner autrement, sans mettre en prison, c’est encore mieux », a-t-il indiqué.
Dans sa prise de parole, Adrien Tossa MONTCHO coordinateur national de l’ONG Mêmes Droits pour Tous, a expliqué le bien fondé de cet atelier de formation.
« Nous sommes à Kankan pour conférer avec les acteurs de la chaîne pénale, sur une thématique qui est d’un grande intérêt. Actuellement, vous constatez un peu partout dans les lieux de détention, une surpopulation carcérale. Donc, nous sommes confrontés à une surpopulation dans presque toutes les grandes villes de Guinée. Et qui dit surpopulation parle des conditions de vie difficiles. Cette condition difficile de vie, entrave des droits de l’homme. Les personnes détenues ont des droits quelque part. C’est dans ce contexte que nous avons avec l’appui financier de notre partenaire OSIWA, organisé un atelier à l’intention des acteurs de la chaîne pénale venant des régions administratives de Nzérékoré, Faranah et de Kankan. Nous sommes avec une cinquantaine d’acteurs venant de ces trois régions pour échanger pendant deux jours sur les peines alternatives à la détention et des principes de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples dans les procédures pénales. Le recours aux peines alternatives, de la dépénalisation des infractions mineures, intéresse, afin de réduire la surpopulation carcérale dans nos prisons », a-t-il laissé entendre.
Maître Mohamed 2 Kourouma avocat, participant à cette formation estime que les juges peuvent faire mieux en prononçant les condamnations.
« Le thème de cette formation est très important, vous savez nos attentes sont énormes pourquoi ? Parce qu’au niveau de la chaîne pénale, à commencer par l’enquête préliminaire avec les OPJ, et au tribunal avec le cabinet d’instruction, le parquet, l’audience publique, les avocats, voici une thématique très importante parce que très malheureusement, nous constatons que certaines détentions ne valent pas la peine. Il y a de ces infractions où le juge prononce des peines d’emprisonnement. Pourtant en lieu et place de cela, la loi a donné la faculté au juge de choisir entre les peines d’emprisonnement et les amendes. Cela ne veut pas dire que la victime, qui a subi d’énormes préjudices va rester comme ça, non. Si la personne est reconnue coupable des faits à lui reprocher, on peut la condamner par amende pour éviter la surpopulation carcérale », a-t-il dit.
Cheick Mamady Condé, correspondant régional de Mosaiqueguinee.com à Kankan