Près de 100 Guinéens bloqués au camp de regroupement des réfugiés du Niger, sont arrivés dans la soirée du jeudi 12 octobre 2023 à bord d’un avion affrété à cet effet.
Face à ces migrants, regroupés au centre d’accueil et d’orientation de migrants de l’OIM, ce vendredi 13 octobre 2023, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger leur a adressé un message de bienvenue et d’assurance.
« Mes chers frères et sœurs, vous n’êtes pas à blâmer. Personne ne vous blâmera. (…). Vous avez souffert au Niger, en Libye et dans le désert, vous avez vu et touché du doigt, la souffrance. Vous savez maintenant faire la différence entre rester à la maison, chercher à travailler ici et tenter une aventure qui, souvent, est à 90% sans succès. L’aventure est humaine, le voyage est humain, la recherche du bonheur est humaine. C’est pourquoi je vous dis que personne ne vous blâme pour cela. Mais aujourd’hui, vous êtes sur une terre en pleine refondation (…). Nous sommes heureux de vous avoir, vous êtes des bras valides. Imaginez ce que la Guinée avait déjà perdu en vous voyant déjà partir. Parmi vous, il y a des ministres, des enseignants, des médecins et même des savants. Ici, vous vous joignez au gouvernement, à vos parents, à vos frères, à vos sœurs qui sont aujourd’hui en lutte pour créer une nouvelle Guinée. Votre participation est sollicitée. Vous n’êtes dans une maison OIM, vous êtes venus dans votre maison. (…). Ici, vous êtes des femmes et hommes libres. Nous allons accompagner tous les guinéens dans la refondation de l’Etat », a-t-il dit.
Ces guinéens revenus du Niger gardent un mauvais souvenir de leur périple. Selon Louis Lamah, porte-parole de ceux-ci, il y a certains qui « ont quitté le pays depuis plus de deux ans, d’autres plus, nous avons tout perdu ».
« Nous venons de différents endroits, nous avons marché pour rejoindre le Niger. Pour que l’OIM nous reconnaisse comme migrants, nous avons fait deux mois dehors. Beaucoup sont morts là-bas, par détresse. C’est pourquoi nous avons demandé volontairement de rentrer au pays parce qu’il ne servait à rien de rester là-bas. Nous sommes en situation de détresse et demandons à l’Etat de nous venir en aide, nous avons tout perdu », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il « ne s’agit pas de venir en Guinée, mais leur réintégration doit être primordiale ».
Par ailleurs, le ministre Dr Morissanda a demandé à cette vague de guinéens, de ne pas se joindre « l’école de l’ingratitude de certains guinéens venus de la Tunisie », et rassuré que le gouvernement sera à leur disposition.
MohamedNana Bangoura