À la suite du contrôleur général de police Ansoumane Camara Baffoé, c’est l’ex directeur général de la police à l’époque des faits, le contrôleur général Valentin Haba qui a été appelé à la barre en tant que témoin.
Dans son témoignage, l’officier est revenu sur les dispositions qui avaient été prises à la veille de la manifestation du 28 septembre 2009 en vue d’encadrer la manifestation.
Il a confié tout d’abord, qu’une consigne selon laquelle la mise en place des dispositifs devrait se terminer avant 7 heures avait été donnée la veille de la manifestation.
Ensuite, il ajoutera que c’est quand le général Baffoé l’a appelé pour lui dire que « tout est gâté », qu’il s’est rendu au stade. À ce niveau, l’officier souligne avoir constaté la présence des corps au stade, avant de faire prendre des dispositions.
« Quand on est arrivé au stade, jusqu’au niveau de la pelouse, je n’ai pas vu de corps. C’est vers le terrain olympique que j’ai aperçu le premier corps, ensuite le second. C’est en ce moment que je me suis arrêté, j’ai demandé au Général Baffoé de mettre un dispositif et de s’assurer qu’aucune personne extérieure n’entre (…). Au niveau de la porte, j’ai vu le portail était renversé. À ce niveau, il y avait 17 corps. Je suis ressorti, j’ai pris mon téléphone pour appeler mon ministre le Général Toto. Je lui ai fait le point. Celui-ci m’a dit qu’il va envoyer des camions », a-t-il dit.
Après avoir accompagné les corps au camp Samory, il dit également avoir rendu compte à son patron, le général Mamadouba Toto Camara.
« Quand on a embarqué les corps, on s’est dirigé vers le camp Samory (…). Quand le Général Toto que j’ai appelé est arrivé, il m’a demandé il y avait combien de corps, j’ai dit que je n’ai pas compté. Il m’a demandé de compter. Des hommes sont montés pour compter. Le décompte a donné 54 corps. Ensuite, le ministre Toto s’est adressé au ministre de la santé, en lui demandant de prendre ces corps en charge et que de son côté, il allait prendre des dispositions. C’est en ce moment que la journée du 28 a pris fin de notre côté parce qu’après que les corps sont à la disposition du ministre de la santé. On a regagné nos positions », a-t-il laissé entendre.
Répondant à une question du président du tribunal, l’ancien Directeur général de la police affirme ne pas savoir qui a demandé aux chauffeurs des deux camions de se diriger au camp.
« Les corps ont été sortis du camp sous l’autorité du ministre de la santé, seul lui peut dire ce qu’il en a été fait », a-t-il ajouté.
Le contrôleur général Valentin Haba continue sa déposition et répond, en ce moment, aux questions du ministère public.
MohamedNana Bangoura