Au cours de la conférence de presse du bureau Afrique Subsaharienne de Reporter sans frontière (RSF), le directeur général du groupe Djoma médias a révélé que des démarches sont en cours pour saisir la justice dans l’affaire de brouillage des ondes de radios privées par la junte militaire.
Mais avant d’évoquer ce sujet, Kalil Oularé a indiqué que son groupe de médias paie à l’Etat guinéen plus de 200 millions par an. Et malgré le brouillage, le média est en règle au niveau de l’ARPT.
« Malgré le fait que nous co-utilisons notre fréquence avec l’ARPT, elle nous a quand même envoyé une facture pour payer la redevance relative à cette location de fréquence. Il faut savoir aujourd’hui que tous les ans, Djoma paie à peu près 210 millions à l’ARPT c’est à peu près 20 millions tous les mois en ratio que nous payons à l’ARPT pour pouvoir exercer notre métier. À ce jour, tous les montants ont été payés, donc l’ARPT n’a aucun droit de faire ce qu’elle est en train de faire d’autant plus que relativement à ce que contrat que nous avons avec l’ARPT qui nous alloue une fréquence pour pouvoir émettre, il incombe à l’ARPT d’en assurer le bon fonctionnement. Le risque que nous avons aujourd’hui en tant que chef d’entreprise c’est que la solidarité qui est au sein de nos médias s’effondre parce que face au manque de ressources, les salariés n’étant pas payés ils vont se retrouver dans une situation de précarité très avancée”, a souligné le DG de Djoma Média.
Pour faire face à cette triste réalité, Kalil Oularé annonce que la justice sera saisie très prochainement pour que le droit soit dit dans cette affaire qui est en train de tuer les entreprises de presse.
« Nous allons dans les jours et semaines à venir essayer aussi le droit puisqu’avec les associations patronales de la presse nous avons entamé plusieurs discussions notamment avec le gouvernement, la Haute autorité de la communication, le nouveau Premier ministre qui nous a promis des avancées très rapidement. Donc nous l’avons d’ailleurs entamé, au niveau de la justice. Un recours avait été fait dans les délais pour la attaquer la décision de la HAC d’occultations de Djoma de canal+, nous attendons le retour de la Cour Suprême sur cette démarche. Nous allons faire dans les jours à venir un nouveau constat pour encore une fois de plus certifié le brouillage, le piratage de nos ondes pour que nous puissions entamé devant la justice des démarches qui consistent tout simplement à demander qu’on nous laisse travailler et surtout que tous les dommages qui ont été causés aux entreprises et aux salariés puissent être payés. Dans les jours à venir on va demander aux organisations nationales et internationales qu’un soutien soit apporté à la presse guinéenne pour pouvoir constituer des avocats qui vont nous permettre de mener aussi parallèlement à toutes les luttes qui sont en place, la bataille au niveau juridique pour voir ce que la justice dit de tout ça, parce que c’est important », a-t-il indiqué.
Al Hassan Djigué