Les communautés impactées par les projets de développement, engagées à faire respecter leurs droits. Les populations des localités de Ouré-Kaba et de Soya, préfecture de Mamou, ont d’échangé autour des travaux de construction du chemin de fer du projet Simandou.
Les échanges ont porté sur l’adoption du référentiel national, un document qui contient toute la politique de compensation, d’indemnisation et de réinstallation des communautés impactées par les projets de développement en République de Guinée. Mais qui, jusque-là, n’a pas été adopté.
« C’est le moment de faire notre déclaration pour solliciter auprès des autorités l’adoption du référentiel national pour la compensation, l’indemnisation et la réinstallation correctes des impactés par les projets de développement particulièrement les communautés touchées par le projet Simandou à Ouré-Kaba et à Soya pour lesquelles ce jour est solennel. Nous demandons à l’Etat et au Gouvernement dans son entièreté, aux partenaires techniques et financiers de nous aider à faire adopter par le Conseil National de transition, le référentiel national qui existe depuis 2 ans. Nous communautés de Soya et de Ouré-Kaba dans la région de Mamou, ne jouissons pas de nos droits fondamentaux de populations impactées et ou déplacées du fait des projets de développement. Pourtant, les investisseurs sont installés et sont actifs dans nos localités et sur nos terres dont nous dépendons sans prise en compte réelle de nos préoccupations en termes d’amélioration du cadre de vie et d’accès durable aux moyens de subsistance. Il est important de souligner que nous sommes spoliés de nos terres sans aucune contrepartie », a fait savoir Amadou Djoudia Sow, coordinateur du comité de suivi des impactés de Mamou.
Les communautés impactées de Ouré-Kaba et Soya n’ont pas caché leur souhait de voir le document sur le référentiel adopté en toute urgence, par le Conseil National de transition.
« Nous plaidons auprès du gouvernement de penser à nous surtout suite au passage du projet Simandou sur nos terres cultivables et même nos habitations. Nous n’avons plus accès à l’eau potable encore moins où nous pouvons faire le linge. Quand les ouvriers travaillent dans les chantiers, nous sommes submergés par la poussière, nous sommes très impactés. Ils avaient promis de nous recaser ailleurs, jusque-là ce projet n’est pas réalisé. Présentement, des routes entourent notre village, de part et d’autre. Nous demandons au gouvernement de nous aider à revenir à notre vie d’antan », plaide Karimatou Diakité de Ouré-Kaba.
Même préoccupation chez Fatou Mara de Soya: « Nous faisons face à d’énormes difficultés ici. Nous avons des problèmes d’eau. Nos terres et nos habitations ont été expropriées. Nous lançons un cri de cœur à travers vous, envers les autorités pour qu’on nous vienne en aide. Ces projets sont certes utiles pour le pays, nous ne pouvons-nous nous y opposer. Cependant, quand nous faisons face aux difficultés, nous ne pouvons qu’appeler à l’aide. Nous n’avons pas le choix », se résigne-t-elle.
Présent à cette rencontre, le sous-préfet de Ouré-Kaba a loué les efforts du gouvernement guinéen, avant de lancer un appel au CNT: « D’ailleurs il faut remercier le gouvernement guinéen et exprimer ma profonde gratitude à l’endroit du président de la République, le général Mamadi Doumbouya pour les initiatives visant à améliorer les conditions de vie des impactés de ce chemin de fer. Les enquêtes menées ont montré quelques souffrances que ces populations sont en train de subir d’où la rédaction de ce référentiel national qui a réuni l’ensemble des secteurs intéressés. Les mines, l’administration du territoire, la société civile sont les secteurs concernés. Aujourd’hui c’est une doléance que nous posons à l’endroit du Gouvernement afin que ce référentiel soit adopté au niveau du CNT qui fait office d’Assemblée Nationale » a plaidé Ibrahima Sory Baldé le sous-préfet de Ouré-Kaba.
Alpha Mamoudou Barry