Après 2005, année de sa première édition, le Forum Social Ouest-africain, revient à Conakry.
La capitale guinéenne, accueille, en effet, du mercredi 13 au samedi 15 juillet, les organisations et mouvements de la société civile de la sous-région ouest-africaine. Un rendez-vous grandeur nature, une vitrine pour le pays et ses OSC.
Le Comité national préparatoire est à pied-œuvre, pour donner le coup de fion aux derniers réglages, de sorte qu’aucun détail ne soit laissé au hasard.
Le rendez-vous de Conakry, est censé permettre aux OSC de la sous-région, de convenir d’une position commune, avant d’aller au mois d’Août au Forum Social Mondial, au Canada.
Voici ici, repris un extrait de l’appel à la mobilisation des acteurs sociaux régionaux et africains, pour la réussite du RDV de Conakry, qui a été, il faut le rappeler, reporté de près d’un mois. Il était prévu pour se tenir du 23 au 25 juin dernier.
Dans cet extrait, le contexte dans lequel se tient cette 5ème édition du FSOA, les thématiques au cœur du forum, les enjeux et les répercussions attendues. Lisez !
« Le FSAO intervient dans un contexte sous régional caractérisé par des enjeux et défis fondamentaux suivants :
– La crise sécuritaire, migratoire et les conflits multiples liés le plus souvent aux processus électoraux, le défi de remobilisation et la dynamisation des mouvements sociaux, régionaux et sous régionaux et voire même nationaux dans la perspective du forum social mondial du Canada.
Au niveau national, le forum social ouest africain intervient dans un contexte de crise social marquée par :
– La Crise sanitaire (Ebola) mettant à nu la défaillance du système sanitaire des Etats et la faiblesse de la riposte régionale et sous régionale.
– La Crise de citoyenneté se traduisant par l’incivisme chronique dans la société qui favorise la corruption, l’impunité, et la mal gouvernance.
– La Crise sécuritaire et la faiblesse des mesures de protection sociale
– La Fragilisation du mouvement social par des querelles de leadership et la perte d’identité collective ;
– La Crise du système éducatif, matérialisée par la baisse continue du niveau scolaire et universitaire, l’insuffisance et la dégradation des infrastructures, l’absence de mécanisme de contrôle de qualité impactant négativement sur le chômage des étudiants diplômés ;
– La Faible appropriation par les citoyens des politiques sectorielles et réformes engagées par l’Etat.
L’organisation réussie de la 5 ème édition du FSOA de Conakry, représente une opportunité inédite pour les acteurs sociaux et pour le pays.
Pour le mouvement social guinéen et africain :
– La remobilisation des acteurs sociaux tant au niveau national (plates-formes, syndicats, réseaux d’ONG,…) que sous-régional et régional avec possibilité de création et de raffermissement des partenariats entre les familles d’acteurs du mouvement social africain et le renforcement des capacités des acteurs de la société civile sur des thématiques liées aux enjeux sociétaux.
-La valorisation du savoir-faire du monde rural guinéen, du secteur privé formel et informel, ainsi que la culture à travers des expositions de produits locaux et des évènements culturels, et la construction d’une position africaine forte autour des enjeux et préoccupations du continent avant le Forum Social Mondial (FSM2016) de Montréal.
Pour le Gouvernement :
– Offre un espace de dialogue plus ouvert aux autorités pour mieux expliquer aux citoyens et acteurs de la société civile, la situation socioéconomique actuelle du pays, les priorités, les enjeux des réformes engagées et en perspectives ainsi que leurs incidences sur le quotidien des guinéens ;
– Une meilleure compréhension par le gouvernement, des préoccupations et priorités des populations et des propositions de solutions du mouvement social sur les défis actuels.
Le FSOA, est un cadre de travail pour renforcer le partenariat société civile et le gouvernement sur certaines questions d’intérêt national.
Pour les partenaires au développement, le FSOA offre un cadre pour une meilleure compréhension des préoccupations et besoins des acteurs de la société civile et de la population guinéenne, mais aussi un moyen de renforcer la pertinence de leurs interventions par des stratégies d’accompagnement plus structurés et efficaces ;
Le FSOA de Conakry aura pour impacts :
– L’harmonisation des positions et des stratégies des mouvements sociaux africains pour une participation efficace au FSM du Canada (aout 2016), et la relance des dynamiques nationales et sous régionales des foras ;
– L’amélioration de l’image et de la fréquentation de la Guinée par la mobilisation de plus de 800 participant (es) étrangers (acteurs de la société, et autres personnalités du monde universitaire et des médias) après plus de 2 ans d’isolement due à la maladie à
virus Ebola ;
– La politique sociale du Gouvernement guinéen par rapport aux préoccupations citoyennes marquée et partagée par les participants (es). »
Aboubakri