Cent trente-trois (133) Guinéens dont 19 femmes et 10 enfants en provenance d’Algerie sont arrivés ce jeudi 31 octobre 2024, à l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry.
L’arrivée de cet autre groupe de Guinéens en détresse dans les pays maghrébins est un effort conjugué du gouvernement guinéen avec ses partenaires, notamment l’organisation mondiale de la migration (OIM).
Parmi ces Guinéens, figurent des migrants, des dames dont les maris sont décédés en Algérie et bien d’autres catégories. Aux dires de quelques-uns qu’on a interrogés, actuellement en Tunisie et en Algérie, la nationalité guinéenne est la plus nombreuse parmi les étrangers. D’où son appel à l’endroit du gouvernement.
« Nous venons de l’Algérie, mais honnêtement, nous nous réjouissons d’être revenus. Nous interpellons le gouvernement à essayer de faire face à la jeunesse. Quand vous allez en Tunisie et en Algérie, il n’y a que des Guinéens qui s’y trouvent et ils sont dans de mauvaises conditions. On est maltraités à l’étranger. C’est pourquoi, on est content et on était très pressé de revenir. On a fait deux mois avec l’OIM en train de dormir à même le sol pour pouvoir revenir au pays parce qu’on sait qu’une fois ici, on est libre. On demande vraiment au gouvernement de faire face à la jeunesse. Tous ces gens sont, soit diplômés ou hommes de métier. On demande alors à l’Etat de nous aider, c’est en cela qu’on va rester au pays et se chercher ici », a confié un des migrants, qui a préféré garder l’anonymat.
Nassona Cherif et sa coépouse ont perdu leur mari en Alger dans un conflit gouvernemental. À l’endroit du Président de la transition, cette dame a adressé des mots de remerciements et a également plaidé pour une prise en charge.
« Je salue le président Mamadi Doumbouya et je lui demande de nous venir en aide avec ma famille, nous qui venons de l’Algérie. Dieu a voulu qu’il soit à la tête du pays, donc c’est à lui que nous nous adressons. Nous étions là-bas sans moyens et nous n’avons personne pour nous aider. Je suis nourrice avec un bébé de 6 mois, je lance un appel au président pour qu’il nous aide, nous n’avons personne pour nous épauler et nous sommes déçues et désorientées. Je n’avais que mon mari qui est décédé dans un conflit gouvernemental », a-t-elle laissé entendre.
S’adressant à ces compatriotes, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger a adressé un message d’assurance et consolation. Il leur a donné l’assurance qu’ils ne seront pas jetés dans la nature.
« Je pense qu’aujourd’hui est un grand jour. Entre là-bas et ici, qu’est-ce qui est bien ? Ici, répondent ces compatriotes. Ici, on ne vous frappera pas, on ne vous insultera pas, vous pouvez marcher librement ici et vous n’avez pas besoin de présenter de papier. Vous êtes chez vous. Certains disent que les gens fuient la Guinée. Vous êtes la preuve que les gens ne fuient pas la Guinée. Nous sommes heureux de vous avoir ici dans votre pays, libres. Vous êtes la réponse cinglante à ceux qui disent que les gens fuient la Guinée. À partir d’aujourd’hui, respirez l’air de la liberté, l’air du CNRD. (…). C’est un pays que vous avez fui pour venir. Les citoyens de ce pays sont libres, c’est vous qui n’étiez pas libres parce que vous n’êtes pas là-bas. Pour nous, le paradis, c’est ici. Nous ne disons pas que les autres, c’est l’enfer mais ici c’est un paradis. Nous n’allons pas vous jeter dans la nature, mais nous allons vous suivre pour que vous soyez des exemples et que vous nous aidiez à sensibiliser d’autres Guinéens, pour leur dire que là-bas, ce n’est bon », a-t-il indiqué.
D’autres démarches sont actuellement en cours, apprend-on, pour le retour d’autres Guinéens dans la même situation que ceux revenus ce jeudi.
MohamedNana BANGOURA