Le gouvernement guinéen, à travers le ministère de l’économie et des finances a procédé, ce lundi 2 décembre 2024, au lancement d’un Emprunt obligataire sur la période 2024-2030. Le montant global de cette initiative, 4ème du genre, est de 2000 milliards de francs guinéens.
Elle vise à diversifier et à développer le marché des titres publics surtout en cette période où les ressources concessionnelles se raréfient. Les fonds levés seront utilisés pour financer des projets prioritaires de l’État, à savoir l’agriculture, l’industrie alimentaire et commerce (400 milliards GNF), l’éducation et culture (400 milliards GNF), les infrastructures, transport et technologies (800 milliards GNF) et santé et bien-être (400 milliards GNF). Cet emprunt obligataire est ouvert à tout le monde et disponible dans toutes les banques avec Afriland first bank comme chef de file.
« L’emprunt obligataire 2024 dont il est question aujourd’hui consiste à la mobilisation de 2 000 milliards de francs guinéens sur le plan national avec un taux d’intérêt annuel très flatteur de 12,5% et cela a franchi de tous taxes et impôts d’une durée de six ans. Le remboursement du capital et des intérêts se fera annuellement à partir de la deuxième année. Le montant minimum de souscription est de 5 millions et les souscriptions sont ouvertes dans toutes les banques de la place. Et tout le monde peut souscrire à savoir les particuliers, les administrations, les commerçants, les agents, toute personne désireuse de contribuer au développement de notre cher et beau pays à partir de 5 millions de francs guinéens peut souscrire. La période de souscription s’étend durant tout le mois de décembre », a expliqué Dr Guy-Laurent Fondjo, Directeur général d’Afriland First Bank.
L’État guinéen et ses partenaires se fixent pour objectif de faire de ce quatrième Emprunt obligataire, une véritable réussite comme les précédents. Pour y arriver, des dispositions idoines tant au niveau de la Banque centrale qu’au niveau des partenaires bancaires ont été prises.
À la tribune, Mata Keita, Directrice nationale de la dette et de l’aide publique au développement a rassuré que « l’État mettra tout en œuvre en vue d’utiliser à bon escient les fonds collectés pour renforcer son rôle de créateur du cadre de développement socio-économique ». Au nom de sa Direction, elle s’est, ensuite, engagée « à veiller à ce que les différentes échéances de ces obligations soient respectées comme à l’accoutumée ».
L’émission d’emprunts obligataires dans un pays témoigne surtout de la confiance des investisseurs quant à la résilience de l’économie nationale, en dépit de nombreux contextes difficiles. Au nom de la Banque centrale de la République de Guinée, Mohamed Lamine Conté, premier vice-gouverneur assure également que de bonnes dispositions sont prises par l’État pour la réussite de cette initiative.
« Cet emprunt d’un montant de 2 000 milliards bénéficie de la garantie souveraine de l’État et sera représentée par des obligations de 5 millions de francs guinéens sur une durée de 6 ans, assortie d’un taux d’intérêt de 12,5% l’an. La souscription à cette empreinte est ouverte aux investisseurs institutionnels et aux personnes physiques et morales sans distinction de nationalité. AfriLand First Bank Guinée, en sa qualité de mandataire et arrangeur, a été désignée chef de file pour ce levé de fonds. Le contexte actuel, caractérisé par une rigueur budgétaire combinée à une liquidité du système bancaire guinéen, est favorable à une telle opération. Je souhaite que cette cinquième émission soit une grande réussite, à l’instar des précédentes qui se sont soldées par des résultats probants », a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre de l’économie et des finances, Mourana Soumah a, au nom du pool économique du gouvernement a soutenu que « la mise en œuvre de cet emprunt obligataire créera des conditions favorables à la croissance économique, ce qui aboutira à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et concitoyennes ».
Il dira, plus loin, espérer que tous les investisseurs « saisiront cette belle opportunité de placement rentable en y souscrivant massivement », ce qui permettra à l’État de disposer des ressources financières affectées aux réalisations précises.
« C’est l’occasion de vous dire que les projets qui feront partie de ce financement s’intègrent dans la dynamique du programme SIMANDO Vision 2040, pour lequel il y a déjà des démarrages d’esquisses pour pouvoir intégrer tous les projets structurants que l’État ambitionne mettre en place dans le cadre d’un plan de développement, j’allais dire, sur une vingtaine d’années », a-t-il ajouté.
Il faut, par ailleurs, rappeler que l’emprunt obligataire est une solution de financement par laquelle un État, une banque, une entreprise ou une organisation gouvernementale émet des obligations achetées par des investisseurs. Ces derniers reçoivent des intérêts périodiques, et le capital investi leur est remboursé à une date fixée. Il est considéré comme l’un des investissements financiers les plus sûrs.
MohamedNana BANGOURA