Le 20 janvier 2025, Donald J. Trump a été officiellement investi en tant que 47ᵉ président des États-Unis. Dès sa prise de fonction, il a signé plusieurs décrets ayant des répercussions directes sur l’aide publique au développement, le climat, l’immigration et la santé. Ces décisions, bien qu’orientées vers les intérêts domestiques des États-Unis, pourraient avoir des effets notables sur le continent africain.
Aide publique au développement
Sous ses mandats précédents, l’administration Trump avait déjà réduit de manière significative les financements liés à l’aide internationale. Cette tendance semble se confirmer, avec des implications directes pour les programmes de développement en Afrique. Par exemple, le Plan d’urgence pour la lutte contre le sida (PEPFAR), qui a été crucial dans la réduction de la mortalité liée au VIH/sida, pourrait subir des coupes budgétaires importantes. En 2023, les financements américains pour ce programme avaient permis de fournir des traitements antirétroviraux à près de 19,9 millions de personnes, un chiffre qui risque de diminuer en raison de ces nouvelles orientations.
Climat
Le retrait annoncé des États-Unis de l’Accord de Paris envoie un signal négatif aux pays en développement, dont plusieurs en Afrique, déjà confrontés à des défis climatiques croissants. Le continent, bien qu’étant le moins responsable des émissions mondiales de gaz à effet de serre (environ 3 % des émissions totales), est celui qui subit le plus fortement les conséquences du changement climatique. L’absence de leadership américain dans les négociations climatiques internationales pourrait compromettre les financements destinés à l’adaptation et à la résilience en Afrique, notamment pour lutter contre la désertification, les inondations et les sécheresses qui affectent des millions de personnes chaque année.
Immigration
Les nouvelles politiques migratoires restrictives pourraient également avoir un impact indirect sur les diasporas africaines. En 2024, les envois de fonds de la diaspora africaine représentaient près de 95 milliards de dollars, soit une part essentielle des revenus pour de nombreux ménages. Un durcissement des lois sur l’immigration et une augmentation des expulsions risquent de réduire ces flux financiers, affectant ainsi les économies locales dans des pays comme le Nigeria, l’Égypte ou le Sénégal.
Santé
Le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), également confirmé, soulève des inquiétudes majeures. Les États-Unis étaient le principal contributeur de l’OMS, finançant environ 15 % de son budget en 2023. Une telle décision pourrait fragiliser les programmes de santé en Afrique, notamment ceux visant à contrôler les épidémies de maladies infectieuses telles que la malaria, la tuberculose ou encore le COVID-19.
En conclusion, les mesures prises par le président Trump en ce début de mandat pourraient ralentir les avancées en matière de développement, de santé et de résilience climatique en Afrique. Alors que les États-Unis adoptent une politique de repli, il devient essentiel pour les pays africains de renforcer leur coopération intra-continentale et de diversifier leurs partenariats internationaux pour pallier ces nouveaux défis.
Algassimou Diallo
Expert en Développement Local