Selon le Journal les échos en date du 10 Juin 2013, les cours de l’alumine ont chuté de 30% en deux ans (entre le second semestre 2011 et le premier semestre 2013).
En un mois (Mai 2013), trois grands producteurs d’aluminium à travers le monde ont décidé de réduire leurs capacités de manière drastique. En cause, la baisse des cours du métal liée à la surabondance du marché.
– le numéro un chinois, Chalco, a suspendu ses capacités de
380.000 tonnes. Une première pour le groupe depuis 2009.
– Mi-mai, l’américain Alcoa a indiqué qu’il fermait définitivement deux séries de cuves. Au total, d’ici à fin 2013, le géant américain devrait retirer du marché 460.000 tonnes.
– De son côté, le premier producteur mondial, le russe Rusal, a baissé sa production de 4 % au premier trimestre et envisage d’aller plus loin.
– Mais, la crise ne touche pas que les Grandes Compagnies. Les petits producteurs ne sont pas épargnés. La dernière fonderie d’aluminium de Bosnie – 160.000 tonnes par an – a définitivement arrêté sa production depuis la fin du mois de Juin 2013.
LES CAUSES :
– la hausse des charges
Pour les entreprises, les charges n’ont cessé de s’alourdir, les coûts de l’énergie sont très importants. Aux cours actuels, les fonderies les plus coûteuses – 10 % du secteur – fonctionnent à perte. Le prix plancher pour l’industrie est d’environ 2.000 dollars. Elle valait 1.963 dollars sur le London Metal Exchange (LME), le 07 Juin 2013.
– le surplus de production
Le volume de ces réductions resterait toutefois insuffisant pour changer la donne : le surplus devrait atteindra 782.250 tonnes cette année et 896.000 tonnes en 2014, selon des analystes.
REMONTE DES COURS A L’HORIZON 2015 :
Au plus bas de l’année début mai, les cours ont remonté de 8 %. Mais depuis deux ans, la chute reste impressionnante : – 30 %.
Toutefois, l’augmentation de la consommation reste importante. Elle devrait progresser de 7,8 % cette année. Voire de 10 % par an à partir de 2015 jusqu’à 2020. L’industrie automobile pourrait en utiliser dix fois plus qu’aujourd’hui affirme avec certitude un analyste avisé du Secteur.
Quelle incidence, cette baisse des cours de l’Aluminium pourrait avoir pour la Guinée qui est la première réserve mondiale de Bauxite (la matière première de l’aluminium) ?
Une chose est certaine : les projets miniers de la filière bauxite prendront un sérieux coup. Certains investisseurs qui ne sont pas en phase de production vont opérer une réduction drastique des investissements en attendant une remontée des cours, d’autre vont purement et simplement abandonner certains titres ou projets.
La Guinée connaît déjà des cas illustratifs de cet état de fait. Il y a eut l’arrêt « provisoire ? » du projet de la raffinerie d’alumine de Sangarédji (Tinguilinta) de Global Alumina, le départ de BHP BILINGTON avec abandon de ses titres (permis de recherche) miniers pour la bauxite de Boffa, l’arrêt de l’usine (Bauxite – Alumine) de RUSAL/FRIGUIA à Fria et le projet Bauxitique de la Société des Bauxites Dabola – Tougué (SBDT GUINEE –IRAN) s’achemine vers l’abandon. Il n’est pas exclut que d’autres opérateurs des filières Bauxite / Alumine / Aluminium et Fer emboîtent le pas si le marché ne se redresse pas rapidement…WAIT AND SEE !
La question fondamentale et stratégique que la Guinée et ses Partenaires au Développement doivent poser, est celle de savoir si les mines constituent elles un vecteur sûr de développement…compte tenu de la nature instable, aléatoire et cyclique de cours (prix ou valeurs) des ressources minières.
Une réponse basée sur une analyse conséquente pourra déterminer une nouvelle politique de développement, ou au cas échéant repenser toute la politique de développement national…qui s’appuyait essentiellement sur les ressources minières.
Source : Les Echos
Analysé et Transcrit par :
HAÏDARA M. Mousliou
Juriste Consultant (Legal and Mining Strategy)
Tel: 00224 622 73 21 42