L’axe Lansanaya-Km36 dans un état de dégradation indescriptible, sur le point de rompre si rien n’est fait dans l’immédiat. Plus globalement, c’est tout le réseau routier de la guinée qui s’est affaissé, rendant la circulation impossible presqu’à tout endroit du territoire national et de la capitale. Les embouteillages monstres à chaque portion des routes, en disent long.
Le tronçon Lansanaya-Km36, que dis-je l’axe Conakry-Coyah, l’illustration la plus dramatique, la plus honteuse du réseau routier d’un pays à l’article de la mort. Même celui d’un pays sortant d’une longue guerre civile ne prétendrait rivaliser à décrocher l’autre médaille, le revers, le plomb du sixième dessous. De mémoire de jeune journaliste, rarement les routes d’un pays de la sous-région ont été aussi déglinguées, laissées à l’abandon à se déconstruire et se déliter au rythme des saisons. C’est à se demander si un Etat a existé, si un Etat existe en guinée. Le décor horrible qui s’offre à vous quand vous circulez à Conakry ou vous voulez vous rendre en province, est sans nom, est simplement incroyable, tel dans un pays en ruine, totalement en lambeaux, des crevasses béantes, des nids d’hippopotame à tout bout de chemin à vous rompre les cotes. Un détour par Matam sur la route le Niger reliant le carrefour Constantin au marché de Madina, suffit pour en avoir le hoquet ! Là le décor, la monstruosité qui s’offre à votre regard est innommable. Difficile d’imaginer, de croire que vous êtes dans une capitale. Je vous fiche mon billet que rencontrer pareil spectacle effarement dégueu et inénarrable, serait tout aussi rare qu’un merle blanc. Je suis transi de honte à contempler ce décor de farwest, d’une région oubliée du monde, je suffoque de voir mes compatriotes souffrir comme des damnés de la terre roulant sur des routes guinéennes qui n’existent plus que de nom, j’ai les côtes et tout le corps en marmelade, mon péché ? Avoir fait un aller-retour Conakry-Kindia, les crevasses à perte de vue qui parsèment le trajet de 135 km, ont eu raison de ma résistance, de mon endurance, je ne vous dis pas ce que de mes yeux j’ai observé à l’approche du rond-point de Lansanaya-barrage, c’est simplement dantesque ! J’ai vu un ministre de la république pourvoyeur des comptes de l’Etat, trimer l’âme chevillée au corps, se dépatouiller pour se sortir des griffes du rodéo le plus incroyable. Un enchevêtrement d’engins sens dessus sens dessous, toutes les issues bouchées comme d’huîtres géantes, un méli-mélo à vous enrager, à vous arracher les cheveux. Et savoir que se dépêtrer de ce piège géant qui se referme sur tous ceux qui pratiquent ce tronçon, ne signifie guère la fin de vos calvaires, est un cassement. Oui sans répit ni repos, vous devez vous farcir ces bouchons à n’en plus finir sur les routes de Conakry jusqu’à destination. Au bout du bout, pour un trajet qui se court en temps normal en une heure, il vous en faut 3 à 4. La guinée doit se reprendre vite et bien, la décomposition continue de son réseau routier est le signe qu’elle est un pays qui se meurt, un pays qui périclite. Si les régimes précédents sont indexés pour n’avoir pas suffisamment et mal investi dans les infrastructures, l’actuel régime compte bientôt 3 ans de longévité au pouvoir, il y a peu à se mettre sous les dents à part le pont 8, Matoto-Enta-Dabompa, oui ça c’est un exploit après plus d’une décennie d’abandon et quoi d’autre, j’oubliais Boffa-Kolabouyi-Boké, le 54èm anniversaire est passé par là, le reste, c’est de la Roupie de Sansonnet. Vivement les 84% restants du 10èm FED, pour que nos routes puissent reprendre du poil de bête, c’est à la fois une priorité et une obligation.