Après plus d’une décennie d’existence en Guinée, les Centres d’Informations de Proximité pourraient s’appeler bientôt «Maisons de Justice».
L’annonce a été faite jeudi, 07 décembre 2017, lors d’une visite de prise de contact d’une mission conjointe ministère de la Justice – l’ONG COGINTA, avec les autorités, chefs de quartiers, imams, magistrats et policiers de la commune urbaine.
Depuis 2016, les CIP ont été rétrocédés à la Guinée par le PNUD qui était jusque-là leur traditionnel soutien. Dans l’optique de pérenniser les acquis , un projet dit « Projet Partenaire pour la Justice en Guinée » voit le jour grâce à la coopération Guinéo-Américaine. Le but, créer et équiper des maisons de justice, histoire de rapprocher la justice des justiciables en utilisant des approches plus flexibles au sein des collectivités .
Une façon de désengorger les tribunaux et cours de paix. A en croire ces experts, il s’agit de pérenniser et renforcer les acquis des C.I.P en matière de résolution de conflits. « C’est juste une continuité des CIP en ce sens que ces Maisons de Justice mettent l’accent sur la médiation et la conciliation en plus de l’accueil, l’information et la sensibilisation qui existaient déjà dans ces structures .On peut dire que c’est une continuité logique », a déclaré Hippolyte Hakiéi Sib, Coordinateur de l’ONG COGINTA.
Pour sa part, M. Boubacar Bah, le substitut du procureur près le Tribunal de Première Instance de Kankan , « ça va aider la justice à régler certaines affaires moins sensibles au sein de la société».
Selon une étude récente, rendue publique par cette ONG, 60 % de citoyens guinéens préfèrent consulter un chef de quartier pour régler leurs différends et refusent la police ou la justice par manque de confiance. Cette initiative a été bien accueillie par le représentant du gouverneur à la cérémonie. Almami Simbaly Camara, qui est également le Directeur de Cabinet du gouvernorat, a dit que la région administrative de Kankan est une zone « chaude et un peu conflictuelle alors que partout où il y a frustration ou conflit, c’est que quelque part, il y a une injustice qui n’a pas été résolue.
« Jean PETTER disait’ ’l’injustice ne fait pas mal, la frustration ne fait pas mal, mais le sentiment qu’il n’y a pas de droit de recours efficace, c’est ce qui est insupportable’’» a-t-il souligné.
Ici à Kankan, l’épineuse question qui préoccupe plus d’un est le sort qui sera réservé au bouillant agro-économiste Sékou Condé, après de 14 ans de brillante gestion à la tête du C.I.P.
Mamadi CISSE, correspondant régional Mosaiqueguinee.com