Lors d’une conférence de presse qu’ils ont donnée ce mercredi 20 décembre à la maison commune des journalistes de Coleyah, les avocats de Toumba Diakité, présumé cerveau des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom, se sont étalés sur l’état de santé de leur client, actuellement détenu à la maison centrale.
Il a été également question de l’évolution de ce dossier. Les avocats estiment que toutes les conditions équitables ne sont pas réunies pour le déroulement d’un procès juste et équitable.
«Les droits de la défense stipulent que lorsque quelqu’un est poursuivi, il a le droit d’être entendu, de citer des témoins qui doivent être entendus aussi. Et lorsqu’il demande à être confronté à une personne, ça doit être fait, puisque c’est son droit. Mais dans ce procès, tous ses (Toumba Ndlr) droits ont été rejetés. Ensuite, un procès juste et équitable suppose une justice indépendante et impartiale, mais ça fait combien de temps depuis que Toumba est en détention ? Quelles sont les autres personnes inculpées ? Où sont-elles ? Sont-elles en détention préventive comme Toumba Diakité ? Non ! » S’indigne l’un des avocats.
Pour Me Aboubacar Sylla, un autre avocat, le problème de ce dossier se résume à un manque de volonté politique à tenir un procès juste et équitable. Sinon, à l’en croire, la capacité intrinsèque des magistrats guinéens à piloter ce dossier ne fait l’ombre d’aucun doute.
«En ce qui concerne les qualités professionnelles et techniques, les magistrats guinéens peuvent valablement conduire cette procédure», a-t-il affirmé avec conviction.
Dès lors, conviennent les avocats, la Guinée vient de rater un grand rendez-vous avec son histoire et a par voie de conséquence affiché la preuve que sa justice n’a pas encore atteint un niveau de maturité lui permettant d’éplucher des affaires de cette nature.
A noter que ces avocats ont annoncé qu’ils n’assisteront plus Toumba.
Alhassane Djigué