Depuis quelques jours, une crise secoue la Cour constitutionnelle. Des membres de cette institution sont allés jusqu’à destituer leur président.
Cette situation est perçue par certains comme un moyen d’inféoder l’institution à la présidence de la République. Kéléfa Sall, le président de la Cour constitutionnelle, est celui qui avait appelé le chef de l’Etat à ne pas suivre les sirènes révisionnistes, conseillant ainsi à ce dernier de ne pas caresser le rêve d’une modification constitutionnelle pour un troisième mandat.
Invité ce mardi 6 mars 2018 dans l’émission ‘’œil de lynx de nos confrères de Lynx Fm, Aliou Barry, président de l’observatoire national des droits de l’homme et de la démocratie en Guinée, dit ne pas être étonné.
«Cela ne me surprend pas. En Afrique par exemple, tous les pays qui sont en faillite, c’est des pays où on a créé des constitutions qui sont plus ou moins manipulables», a-t-il déclaré.
Pour lui d’ailleurs, on est très loin de l’état de droit en Guinée.
«A l’occasion d’une alternance en 2020, je pense qu’il faudra que le nouveau président de la République prenne le temps de mettre en place une commission composée de personnes indiscutables par leur moralité et par leur niveau de compétence juridique pour qu’ils puissent réfléchir sur la mise en place d’une vraie constitution et qu’on prenne le temps de consulter, de faire le débat dans les universités, d’associer la population et au bout, soumettre le texte au référendum. Il faut des intègres pour servir ces institutions pour qu’elles soient fortes mais malheureusement les gens sont accrochés à des postes», dit-il.
Marly Sall