Présent en Guinée depuis des années, bien avant le régime actuel de celui dont il revendique la plus grande amitié, le groupe Bolloré se fait remarquer, peu importe la manière, par ses investissements colossaux fortement dépendants des perspectives économiques exponentielles qu’il se construit à travers ses concessions au gré de ses appétits financiers grandissants.
Il souffle l’exubérance depuis qu’il a réussi à déchoir Getma-Necotrans de la gestion du port à conteneurs, dans des conditions, faut-il le rappeler, qui lui ont attiré des foudres de guinéens et qui lui valent encore aujourd’hui et sans doute, des ennuis judiciaires dans son pays, la France, le pays où tout est scruté au peigne fin pour être rassuré d’une gestion épurée de corruption.
Bolloré ressuscité après 2010
Au départ, c’est Getma-Necotrans qui est né d’une fusion voulue par Getma international, qui a gagné à l’issue d’un appel d’offres, qui avait le marché de la gestion du port à conteneurs.
Dans le contrat de cession, il a été exigé au nouveau contractant contesté par les deux autres sociétés postulantes, entre autres, la construction d’un terminal à conteneurs.
Nous étions en 2008, avec une fin de règne d’un président très malade qui avait perdu le contrôle d’un pays dans lequel on pouvait tout se permettre.
« A cause de la contestation du contrat de cession par Bolloré et MARSK, le régime d’alors a suspendu la procédure de cession. C’est grâce à l’arrivée de la junte au pouvoir, avec un apport non négligeable de l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré, qui était d’ailleurs à l’époque, fortement impliqué dans la gestion de la crise guinéenne et qui s’est fait à cet effet des amis dans la junte d’alors, que Getma a bénéficié de la part de ces autorités, l’application de son contrat de cession », nous a expliqué un ancien responsable du port.
Les choses ont évolué à l’élection d’Alpha Condé, à la qu’elle élection, affirment d’autres médias, l’apport de l’homme d’affaires français a été déterminant, notamment dans le recadrage de la communication du candidat Alpha Condé à travers une agence de communication où Bolloré serait l’un des patrons.
Le président Guinéen, qui a promis la rupture, s’est lancé dans la marre contre cette pratique qui a affaissé l’économie du pays.
« Ce n’était qu’une astuce pour contenter un ami qui s’est dépensé pour son élection », a-t-on commenté dans la classe politique et dans la société civile, bref dans l’opinion.
La société de droit français, a été l’une des grandes victimes de ce nettoyage après le coup de balaie à issue incertaine dans les mines.
Getma sera dépossédé de la concession au profit de Bolloré qui était arrivé deuxième à l’issue de l’appel d’offres initial qui a attribué le marché en 2008.
Des arguments juridiques n’ont pas manqué chez les autorités afin de convaincre une opinion qui avait déjà fondé sa conviction sur un marché de dupe où le copain aurait été consolé pour ses efforts fournis.
D’autres actes ont bien conforté la position immuable de l’opinion, qui a la perception que la passation a subi de l’interférence d’une puissance publique dans le but de satisfaire une partie.
Nous y reviendrons
Samoura