Le Général Nouhou Thiam, ancien chef d’Etat-major des forces armées guinéennes, et le commandant Sékou Resco Camara, ancien gouverneur de Conakry, tous poursuivis pour des faits de racisme, ethnocentrisme, régionalisme, crime et délit dans l’exercice de leur fonction, des faits qui remontent à l’entre-deux tours de la présidentielle de 2010, devaient comparaître devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Dixinn, ce lundi 25 juin.
Malheureusement, sur le banc des accusés, se faisait remarquer l’absence de ces hauts gradés de l’armée guinéenne.
Au regard de cette situation, le tribunal s’est vu dans l’obligation de renvoyer le procès à la date du 23 juillet prochain tout en exigeant la présence obligatoire desdits accusés.
Au sortir de la salle d’audience, les avocats de la partie civile, ont fustigé cette absence dans ce procès.
« S’ils (Nounou Thiam et Sékou Resco Camara, ndlr) ne comparaissent pas volontairement, ils seront contraints soit par un mandat d’amener ou par la contrainte de la loi de comparaitre à cette audience », déclare Me Alpha Amadou DS Bah, tout en indiquant que ce n’est pas la première fois que ces accusés et leurs avocats s’absentent à l’audience.
« Comme la présence des accusés est indispensable pour la marche du procès, c’est la raison pour laquelle le tribunal a jugé utile qu’à la prochaine audience qu’ils (les accusés) soient contraints de comparaitre », dira-t-il.
Me Martin Pradel, pour sa part, porte son regard sur la présence des victimes dans ce tribunal depuis le début du procès.
« Ce sont des guinéens respectueux de la loi qui ont tenu à être présents depuis le premier jour. Ils venaient ce matin pour être confrontés à ceux qui sont à leurs yeux responsables des exactions qu’ils ont subies. Nous attendions que ces personnes viennent pour répondre aux questions de la justice. Mais, ce que nous voyons, encore une fois, ils ne se présentent pas. C’est la raison pour laquelle nous trouvons juste que le tribunal, aujourd’hui, ait décidé que lors de leur prochaine comparution, ces hommes qui ne sont pas du tout au-dessus de la loi, soient contraints de comparaître devant le tribunal par tous les moyens qu’offre la loi et la justice guinéenne pour contraindre un homme à comparaître devant la justice lorsque cela est nécessaire », a lâché l’avocat.
Alhassane Djigué