Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de mosaiqueguinee, dimanche après-midi, depuis le Maroc où il séjourne, l’opposant Ahmed Kourouma du parti GRUP, a vigoureusement fustigé l’adoption récente d’une loi en vue d’une nouvelle CENI, par les députés à l’assemblée nationale.
Le vice-président de la formation politique dirigée par Papa Koly Kourouma, ne fait pas mystère de l’indignation de l’opposition extra-parlement, par rapport à la nouvelle configuration qu’aura la Commission Nationale Electorale Indépendante.
« C’est un paradoxe, le militaire général Konaté nous a donné la démocratie, et bizarrement ce sont les hommes politiques qui restreignent ces libertés-là. Cette loi, est une insulte à la démocratie, c’est un déni de démocratie. Les citoyens ont le droit d’adhérer à un parti politique et si on vous exclut sous prétexte que vous n’êtes pas à l’assemblée nationale, vous excluez une partie du corps électoral guinéen » s’insurge Ahmed Kourouma.
Poursuivant, l’opposant dit s’en remettre à la cour constitutionnelle, pour faire barrage à cette ‘’imposture’’, avant de regretter ce qu’il appelle ‘’une tendance vers un bipartisme intégral en Guinée’’.
« Cette CENI, ne reflète pas les lois de la république, et la cour constitutionnelle est un recours, c’est la plus haute juridiction constitutionnelle. Le président papa Koly va rentrer, nous allons discuter, on n’est pas favorable à ce que deux partis fassent du bipartisme, parce que c’est l’objectif visé » croit-il savoir.
Et de renchérir : « Ils veulent faire rentrer tout le monde dans l’ordre, c’est-à-dire faire le choix entre le rouge et le noir, et ce qui me surprend c’est parce que les suffrages universels sont en train d’être kidnappés et mis en garde à vue par des hommes qui ont lutté pour la démocratie. C’est assez paradoxal ».
A noter qu’Ahmed Kourouma a mis cet entretien à profit pour saluer la société civile, pour, dit-il , s’être associée à la lutte contre l’augmentation du prix du carburant : « Je suis très heureux de voir la société civile, enfin, se lever pour des questions socioéconomiques et c’est important que ces manifestions contre le prix du carburant, se tiennent », souhaite-t-il , avant de conclure : « je suis contre toutes les formes de lois qui excluent les partis politiques qui ont fait plus de 3 à 4% au niveau des élections présidentielles ».
En attendant la prochaine réunion du parti GRUP sur l’exclusion de l’opposition extra-parlementaire de la future CENI, faut-il s’attendre à une déchirure de l’opposition républicaine ?
Nous y reviendrons
Saidou Barry
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