Ils sont très nombreux dans les quatre coins du grand marché Madina et ils abordent les gens sans complexe.
Ce sont souvent des garçons dont l’âge varie entre 14 et 18 ans, ils gagnent quotidiennement leur vie par ce ‘’petit’ boulot, non sans mal. Ils sont péjorativement appelés ‘’Waliké’’ en langue Soussou, ils font de la débrouillardise.
Ces porteurs de colis au marché Madina, font plusieurs choses à la fois. Il y en a qui sont cireurs de chaussures, d’autres des vendeurs de sachets en plastique communément appelés ‘’Foré-Sac’’ dans une langue vernaculaire.
Ils transforment leurs corps en un moyen de transport de colis, et parfois le poids des colis est inquiétant.
C’est comme un plan de carrière, ces jeunes choisissent le port des colis avant de tourner vers d’autres boulots. « J’ai quitté Mamou depuis deux ans, je viens tous les matins à Madina Boussoura pour porter des bagages des commerçants qui font des achats presque tous les jours. Dans la journée je peux avoir 30 mille avec mes clients. Je prends 5 cartons sur ma tête et les frais dépendent de la distance à parcourir, et le nombre de carton à porter », nous explique sous anonymat ce jeune garçon assis devant un magasin à Madina Boussoura.
Des outils de cirage en main, ce garçon est en attente de clients pour le port de bagages « J’ai envoyé deux cartons de jus devant la Sotelgui (à quelques mètres de la route Niger de Boussoura commune Matam), donc j’attends d’autres personnes pour trouver de colis. Si des gens m’appellent aussi pour cirer leurs chaussures j’y vais », a ajouté le jeune garçon dans la langue poular.
Dans les autres coins du grand marché Madina, il n’est pas aussi rare de trouver des jeunes de la vingtaine révolue, qui y viennent pour transporter des colis. Certains parmi eux sont des pères de familles et vivent de cette forme de débrouillardise.
« Il y a des majeurs qui viennent travailler avec nous. Ils vident un conteneur de mille carton et plus, et placent ces cartons dans le magasin. Et dans la journée, ils se font beaucoup d’argent, ils travaillent en groupe aussi » en témoigne Elhadj Boubacar, propriétaire de magasin à la gare-routière de Kankan, située dans la partie Est du grand marché, avant d’ajouter : « d’autres parmi ces jeunes utilisent les ‘’ charrettes’’ (chariots en sorte de voiture à quatre roues propres à porter divers fardeaux) ».
A ajouter que la plupart des opérateurs économiques en Guinée, ont pratiqué cette forme de débrouillardise au marché Madina ou dans d’autres marché à travers le pays.
Parmi eux, Elhadj Alpha Amadou Cour, importateur de véhicules, de riz et d’autres articles divers, il est par ailleurs membre du patronat guinéen.
Comme pour dire que ce n’est pas un sot métier et non plus un métier de la dernière pluie.
Saidou Barry de retour au marché Madina