Alors qu’elles projetaient une marche dite pacifique ce lundi 16 juillet 2018 pour protester contre la hausse jugée unilatérale du prix du carburant à la pompe, les forces sociales ont fini par transformer celle-ci en journée ville-morte. Ce changement est intervenu suite au refus du gouverneur de la ville de Conakry « d’autoriser » la marche.
A l’occasion d’une conférence de presse animée ce lundi au siège du Conseil national des organisations de la société civile de Guinée, le président du CNOCS, Dansa Kourouma, est revenu sur les raisons de l’annulation de la marche. Il s’est prononcé également sur d’autres volets de cette mobilisation sociale pour protester contre la hausse du prix du carburant.
«Des dissensions, il y en a toujours dans un groupe social. On est habitué à gérer ces choses (…) La raison fondamentale est que nous ne voulions pas nous attaquer à une illégalité en commettant d’autres illégalités. S’il y a une illégalité ou une injustice qui est commise, en riposte, il ne faut pas commettre d’autres illégalités. C’est pourquoi la juridiction compétente en la matière sera saisie. Les forces sociales prendront toutes les dispositions pour que cette requête aboutisse», a expliqué le président du CNOSC, par ailleurs membre des forces sociales.
Pour ceux qui estiment que la délégation des forces sociales qui avait rencontré le Premier ministre vendredi dernier a conclu un deal avec ce dernier, Dansa Kourouma précise : «Chez le premier ministre, la délégation a été désignée par l’assemblée. La rencontre a été tenue conformément aux consignes qui ont été données par l’assemblée. Il n’y a pas eu de dérive», a-t-il dit.
« Même quand on marche, la finalité sera le dialogue. L’une des valeurs cardinales de la société civile, c’est le dialogue. C’est parce que ce dialogue a été interrompue, qu’on a protesté. Nos revendications sont très simples… chacun va tirer les conséquences de ses actes», a conclu le président du CNOSC.
Mohamednana BANGOURA