C’est jour de célébration de l’an 60 de l’indépendance de la Guinée. Moment de grande solennité mais aussi et surtout d’hommage aux artisans de l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale.
Pour marquer cette nouvelle décade, les autorités actuelles, en tête, le président de la république, ont décidé d’organiser de grandioses festivités aussi bien à Conakry que dans les 33 préfectures du pays. Point d’orgue de ces festivités, une parade militaire de grande envergure, au stade du 28 septembre, en présence d’une dizaine de Chefs d’Etats africains et d’invités de marque.
A cause de tout le symbole qui s’attache à ces célébrations et de la dimension à elles conférée cette année, aussi bien des autorités que de responsables religieux, diplomates et acteurs de la société civile, ont appelé à une trêve au plan politique, le temps que le pays reçoive ses hôtes de marque dans la dignité et rende hommage à ceux qui ont payé de leur vie pour que celui-ci accède à l’indépendance.
Ces appels, finiront pas être entendus. Une manifestation citoyenne à l’initiative d’une organisation de la société civile (Balai citoyen), censée se tenir hier lundi, a même été différée, suite à d’âpres tractations menées notamment par le ministre d’Etat conseiller personnel du Chef de l’Etat, Tibou Kamara, qui rentrait à peine de Lomé.
Toutefois, de toute vraisemblance, cette trêve demandée et concédée, pourrait être de très courte durée. Car aussitôt les festivités de l’indépendance terminées, les hôtes de marque retournés dans leurs pays respectifs, la Guinée pourrait à son tour retourner à ses crises.
Déjà que le SLECG a décidé d’engager l’épreuve de force avec le Gouvernement à partir de demain mercredi, ce qui suppose que la rentrée scolaire de cette année, sera au moins perturbée par endroits, il faut y ajouter la crise qui mine la cour constitutionnelle, une crise qui cristallise les attentions et mobilise les énergies.
Selon nos informations, le Chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé, s’apprêterait à prendre le décret de confirmation de l’élection de Mohamed Lamine Bangoura, en tant que président de l’institution. Nos sources précisent que ce décret de la »discorde », qui viendra dégoupiller la boite à Pandores, pourrait même intervenir mercredi dans la soirée.
Si cela est fait, si le président Condé venait à franchir le Rubicon, pour enfin prendre ce décret de tous les risques, au mépris de toutes les violations de procédure mises à l’index par les connaisseurs du droit, en ce moment, il faudra être sûr d’une seule chose, les hostilités s’ouvriront aussitôt !
Selon des indiscrétions confiées à mosaiqueguinee, l’opposition républicaine voire toute l’opposition guinéenne, plus des organisations de la société civile, des organisations syndicales et de professions libérales, pourraient ainsi s’organiser en forces vives de la nation, pour faire barrage à ce qui est considéré comme un »coup de force », à travers des manifestations de rue quotidiennes.
La perspective de jours difficiles et agités, hante déjà les esprits !
Demba Sidicki