A Timbo, le Garde des Sceaux s’est rendu au chevet de la famille de Thierno Mamadou, le jeune élève de 16 ans qui avait été fauché par balle, à Hamdallaye, lors d’une manifestation de protestation contre le réajustement du prix du litre de carburant à la pompe, en juin 2022.
Quoiqu’affligé par la disparition tragique de leur enfant qui leur a été arraché à la fleur de l’âge, le père Alpha Oumar Lawal et la mère Fatoumata Diallo, ont exprimé leur gratitude en l’endroit d’Alphonse Charles Wright qui, selon eux, s’est fortement impliqué afin que les présumés auteurs de l’assassinat de leur enfant soient recherchés, poursuivis et jugés conformément à la loi.
A l’occasion, le ministre de la justice et des droits de l’homme a précisé à la famille qu’il était de son devoir de trouver les auteurs du crime qui sont actuellement en justice pour répondre des faits à eux reprochés.
«Ce n’est pas de la politique, mais c’est notre devoir en tant que ministre de la justice de trouver le ou les auteurs présumés qui sont actuellement en justice. Thierno Mamadou qui est très jeune, j’ai vu son corps puisque je suis allé jusqu’à la morgue et j’ai vu tout ce qui s’est passé. Je me suis levé, le présumé auteur a été arrêté et aujourd’hui il est en train d’être jugé. J’ai toujours dit qu’on ne politise pas un corps. Quand quelqu’un meurt, ce n’est pas quelque chose avec laquelle on peut jouer car Dieu même à respecter l’être humain. Il n’était pas à la manifestation, on a été voir là où la balle l’a trouvé. Maintenant, si cela est arrivé et qu’on ne poursuit pas celui qui l’a fait ou celui qui est présumé avoir fait, quelque part, ce péché là restera. A l’époque, beaucoup ont voulu politiser parce qu’en Guinée on organise des manifestations et toute l’idée derrière ça, c’est que quelque part de mettre la pression sur le gouvernement. Cela est tout à fait normal, mais personne ne doit prendre l’enfant d’autrui pour des fins politiques », a-t-il indiqué précisant que les enfants doivent être protégés.
A en croire le ministre Wright, les enquêtes sont en cours pour élucider toutes les tueries qui ont eu lieu en Guinée, à l’occasion des manifestations politiques.
« Toutes les tueries qui ont été faites, les enquêtes sont en cours ce n’est pas seulement pour Thierno. Ce que les gens n’ont pas compris, j’ai demandé au TPI de Dixinn d’ouvrir des enquêtes sur tous les crimes de sang en Guinée, j’ai mis à leur disposition, tout ce dont ils ont besoin notamment des ordinateurs. Tous les crimes de sang et ils ont déjà commencé à interroger les gens. Parce que depuis quand j’étais Procureur Général, j’avais donné des décisions par rapport à ça. Donc, cette enquête continue et il ne revient à personne de dire que c’est tel ou tel qui a fait »,dit-il.
A cet effet, il assure que toutes les responsabilités seront situées.
« La justice doit faire son travail et de manière correcte. On ne dit pas à quelqu’un de faire confiance en sa justice, parce qu’il n’y a pas deux justices. Ici sur cette terre, c’est la justice guinéenne et de l’autre côté, c’est la justice de Dieu. Nous étant ici aujourd’hui, on doit se battre pour que la justice guinéenne soit une justice qui fait son travail, qui ne regarde personne, n’écoute personne. Parce que si on ne fait pas notre travail tôt ou tard, Dieu ne va jamais nous pardonner »,a-t-il prévenu.
Alhassane Fofana