Depuis une décennie, c’est la deuxième fois que la Guinée enregistre un taux d’échec aussi élevé au brevet d’études du premier cycle, après les résultats de 2014 où 30% de réussite ont été notifiés.
Sur 146.710 candidats inscrits cette année, seulement 47.814 ont pu obtenir leur BEPC, soit un taux de réussite de 35,59%, selon les autorités éducatives.
Des chiffres qui font froid dans le dos et provoquent un grincement de dents chez certains observateurs.
Parmi eux, Aboubacar Mandela Camara consultant, lui, pointe du doigt un dysfonctionnement du système éducatif guinéen.
« Cette année, le taux d’échec au niveau du BEPC est très élevé. Ça démontre une fois la déliquescence à outrance de notre système éducatif, parce que la qualité d’un système éducatif ne se mesure pas en fonction du taux d’échec. C’est plutôt en fonction du taux de réussite. Plus le taux de réussite est élevé, plus on estime que votre système éducatif est de qualité. Aujourd’hui, le niveau des formateurs est extrêmement bas. Lorsque le formateur n’est pas bien formé, comment voudrez-vous que l’apprenant lui-même soit à la hauteur? C’est vraiment lamentable», a-t-il déploré au micro demosaiqueguinee.com.
Dans la préfecture de Koubia par exemple, aucun candidat n’est admis. Pour cet enseignant-chercheur, l’école guinéenne est dépourvue de morale. Il faudrait donc, reformuler le schéma du système éducatif guinéen, élaboré au temps des colonies.
« Aujourd’hui, on envoie des DPE et des DCE dont les charges administratives sont très colossales, alors que le résultat est négatif. Quand vous prenez des préfectures comme Koubia, où il y a zéro admis. Qu’est-ce que les autorités font là-bas?», s’est-il interrogé.
Contrairement à de nombreux pays de la sous-région, où les États allouent 30% du budget national de développement à l’éducation, la Guinée stagne encore autour des 15%.
Pour Aboubacar Mandela Camara, cette situation devrait être revue le plus vite possible par le gouvernement, en vue de redorer le blason du système éducatif guinéen, longtemps décrié.
Hadja Kadé Barry