C’est un Cellou Dalein Diallo, abattu, larmoyant et révolté qui a pris la parole ce samedi, 17 mars 2018, devant les militants et responsables de sa formation politique réunis en assemblée générale hebdomadaire.
L’opposant au régime d’Alpha Condé, est, dans son adresse à ses militants, revenu sur les circonstances dans lesquelles il a trouvé les parents des jeunes tués le lundi passé.
« Mariam Bah, Amadou Baïlo, Boubacar Barry et Saïdou, les témoignages étaient claires, ce sont nos forces de défense et de sécurité qui ont été recrutées, payées, formées, équipées par l’argent du contribuable guinéen, à qui on a donné la mission de veiller à la sécurité des citoyens et qui ont comme d’habitude, fait usage d’armes à feu contre les citoyens désarmés », a dénoncé le chef de file de l’opposition guinéenne.
Cellou Dalein Diallo a dans la même foulée accusé l’État guinéen d’être à la base de cette barbarie.
Ensuite, le président de l’UFDG a dénoncé le manque de justice à l’égard des victimes.
« Si vous ne pouvez pas bénéficier de la protection de l’État, vous devriez au moins bénéficier de la justice. Mais 94 âmes ôtées par les forces de l’ordre et aucune compassion des autorités n’a été enregistrée, on n’a pas entendu le procureur, le ministre de la justice », regrette-t-il.
Face aux accusations entendues çà et là et qui disent que l’UFDG sait quelque chose de ces multiples cas de tueries intervenues dans les rangs de l’opposition, Cellou Dalein Diallo parle d’un dossier ridicule, puisqu’étant monté de toutes pièces.
« Mais c’est ridicule, le ridicule ne tue pas, sinon il n’y aurait aucun survivant à Sékhoutouréah », a-t-il ironisé.
Il faut rappeler que les femmes de l’opposition guinéenne projettent un sit-in le jeudi prochain devant le département de la justice pour demander que justice soit faite pour les victimes enregistrées pendant les manifestations politiques qu’elle organise.
Alhassane Djigué