Le mardi 06 février 2018, lendemain du scrutin local (du dimanche 4 février) en Guinée, des violences meurtrières sont survenues dans la sous-préfecture de Kalinko, préfecture de Dinguiraye.
Ce jour, les violences post-électorales qui ont éclatées entre les militants du RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir à l’époque) et l’UFDG (le principal parti de l’opposition) ont causé plusieurs pertes en vie humaine. Cinq (5) adolescents tous d’une même famille presque ont été brûlés vifs dans des incendies volontaires sous l’œil impuissant de la vielle M’balou Tounkara, grand-mère des victimes.
Depuis son arrivée au pouvoir le 05 septembre dernier, bien que promettant la justice, le Comité National du Rassemblement pour le Développement avec à sa tête le Colonel-président Mamadi Doumbouya ne cesse d’inviter les Guinéens à se pardonner et à se réconcilier.
Rencontrée le samedi 30 octobre 2021 à son domicile à Kalinko, M’balou Tounkara, déclare avoir pardonné tout.
« C’est difficile même de parler de ces événements horribles mais, ainsi va la vie. En toute franchise, nous, nous avons pardonné à cœur ouvert et cela sans aucune haine. C’est Dieu qui a prescrit cela dans le destin de ces enfants. Tout ce que Dieu fait est bon. Quand tu te remets à sa volonté, tu aura ta récompense chez lui. Aujourd’hui comme toujours, j’invite tous les Guinéens à éviter tout conflit entre eux. C’est la diversité des groupes sociaux qui fait la beauté de la Guinée. Personne ne peut chasser l’autre ici. Nous sommes interdépendants les uns des autres », a-t-elle dit.
Aux familles victimes de faits politiques, elle leur adresse un message.
« Aux autres familles victimes de violences politiques à travers le pays, je leur demande de pardonner. C’est difficile, mais, prenons Dieu. Rien ne se fait sans qu’il ne soit au courant. Donnons nous les mains pour pacifier nos familles, pacifier notre pays. Toutes les victimes, que Dieu ait pitié de leurs âmes. Que Dieu nous pardonne nous autres», a lancé M’balou Tounkara.
À rappeler qu’à la suite de ces violences post-électorales, une cinquantaine de personnes avaient été interpellées et conduites en prison.
Mamadou Sagnane