L’humanité célèbre aujourd’hui la journée internationale des droits de l’homme.Rencontré à cet effet, le coordonnateur national, de l’ONG Mêmes Droits pour Tous, Adrien Tossa Montcho, a fait une analyse critique de l’évolution du respect des droits de l’homme en Guinée
Mosaiqueguinee : Depuis 1948, chaque 10 Décembre est universellement célébré comme étant la journée internationale des droits de l’homme, dites-nous pourquoi cette célébration.
Adrien Tossa : la célébration, c’est pour commémorer l’adoption et l’acceptation par la majorité des États du monde, d’une déclaration aujourd’hui universelle des droits de l’homme, qui consacre en son sein, l’essentiel des droits auxquels peut prétendre tout individu ,quel qu’il soit.
Cette déclaration qui disait <<je prend en compte tous les droits de l’homme acceptés par la quasi-totalité des États du monde, est une avancée dans le domaine des droits de l’homme.
Et tous les pays membres du système Nations-Unies qui l’ont accepté à l’instar de la guinée, célèbrent, chaque 10 décembre cette déclaration, par ce qu’elle a apporté une avancée énorme sans la mise en œuvre des droits de l’homme à travers le monde.
Tous les pays, tels qu’ils soient, anglophones, francophones, lusophones, arabophones, ont adopté cette déclaration, et cette déclaration et en cours de mise en œuvre.
C’est pourquoi, chaque 10 décembre, on s’arrête pour mesurer le chemin qui est parcouru, mesurer les efforts consentis pour apprécier les efforts qui restent à accomplir dans le sens de la protection et de la défense de tous les droits de l’homme>>.
Mosaiqueguinee: quel est le satatut évolutif des droits de l’homme en Guinée?
les droits de l’homme ont connu divers sorts en fonction des régimes politiques, en fonction des différentes républiques que nous avons connues ,en fonction des constitutions qui ont régi la vie de la Guinée.
Les droits de l’homme constituent une quête permanente. Ils ont évolué, ils ont connu un statut évolutif depuis l’indépendance de la Guinée où certaines libertés avaient du mal à s’exprimer : la liberté de manifestation,la liberté d’expression, la liberté d’opinion, de la presse…, tous ces aspects avaient du mal à s’exprimer.
Le droit à la vie n’était pas aussi garanti jusqu’à plus ou moins recensement. Par exemple le droit à la vie, quand vous consacrer à travers les articles, le code pénal, la peine de mort, là c’est une forme de banalisation de la vie humaine que de prévoir la peine de mort.
Aujourd’hui, cette peine de mort, quand bien même elle n’est pas abolie ,elle est omise dans la nouvelle loi pénale de la république de Guinée, donc ça c’est une évolution pour le pays. Il y a beaucoup d’autre droits comme les droits spécifiques, par exemple ,des femmes, des enfants. Beaucoup de ces droits ont connu une avancée, par exemple : en matière de droit à la santé de la reproduction, il y a eu des avancées du point de vue textuels, il y a eu des textes qui garantissent ces droits.
Dans la société Guinéenne, les femmes et les enfants sont des citoyens qui ont leurs droits réduits.
Étant défenseur des droits de l’homme, quel regard fixe votre ONG face à ce fait ?
c’est vrai qu’il y a des discriminations qui sont faîtes, mais qui ne disent pas leurs noms.
À l’égard de la femme notamment, il y a des discriminations qui sont faîtes, et certaines de ces discriminations qui viennent même de nos droits qui nous gouvernent .
Quand vous prenez le code civil, qui est encore en vigueur, comporte en son sein des discriminations à l’égard de la femme. Par exemple, l’âge du mariage, qui est discriminatoire dans ce code. Il est de 18ans pour le garçon et 17ans chez la fille, pourquoi cette disparité?
Or dans le code de l’enfant,est enfant toute personne âgée de 0 à 18ans. Est-ce que le code civil conçoit que la femme peut se marier alors qu’elle est enfant, pourtant il fait que l’homme atteigne la maturité pour se marier? Çà, c’est une discrimination à l’égard de la femme. Il y a d’autres dispositions dans ce même code ,à l’État civil, le chef de famille, tel que c’est lui , c’est l’homme, mais en vertu de quoi? Il y a des corrections à faire à ce niveau.
Quand vous prenez la question de l’adultère dans le code civil, l’adultère de la femme peut-être constaté par tout. À lors que celui de l’homme ne peut-être constaté que sous le domicile conjugal.
L’accès à l’emploi dans les instances décisionnaires, aux centres de décisions dans l’Assemblée Nationale,dans les Gouvernorats,comptez le nombre de femmes que nous avons. Alors tous ceux-là sont des points noirs, des éléments discriminatoires vis-à-vis des femmes qui sont pourtant majoritaires.
Les droits de l’enfant sont aussi à partie laissée pour contre. Il n’est pas rare de voir aujourd’hui un enfant devant une juridiction pour adulte, alors qu’il y a un tribunal pour enfant.
Il n’est pas rare aujourd’hui, qu’une fillette soit donnée en mariage de façon précoce, alors que le code pénal à ramener la parité dans l’âge du mariage. Et l’officier ne va pas utiliser le code pénal, il utilisera le code civil pour célébrer le mariage.
Aujourd’hui, les mariages précoces sont prévus et punis par la loi, la prostitution enfantine est prévue et puni, les mutilations génitales féminines sont prévues et punies dans le code pénal. Mais combien de ces cas sont respectés ? Des enfants qui sont soumis à des travaux durs, des enfants qui déambulent dans les rues,panier d’eau sur la tête entrain de vendre, au lieu d’être en classe.
A l’occasion de la célébration de cette journée, quelles recommandations faites-vous aux autorités ?
Ce pendant, beaucoup de choses restent à faire par rapport à ces droits, beaucoup de choses à voir, par ce que l’État en formateur des droits de l’homme, a trois obligations principales: celle de respecter, de protéger et de mettre en oeuvre.
Si l’État fait des efforts en matière de prise de textes dans le respect de ses engagements internationaux, notamment l’internationalisation de beaucoup de conventions que la Guinée a ratifiées,est effective aujourd’hui, le code pénal,le code de procédure pénal. Notamment relatifs à la peine de mort, à la pratique de la torture.
La torture est aujourd’hui une infraction spécifique du droit guinéen, ce qui constitue une avancée énorme dans la protection des droits de l’homme, parce qu’au paravant, cela n’était pas le cas, le respect des engagements pris par la Guinée l’a emmnée à internationaliser la convention de la torture, ce qui fait que le code pénal de la Guinée a prévu et prévoit de punir la torture dans le droit guinéen
Propos recueillis par Kanté Mariam & Mamadou Saidou Diallo.