Une affaire de détournement de 200 milliards de francs guinéens relayée par la presse incriminant la ministre en charge de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, défraie la chronique.
Réagissant à ce sujet ce 27 novembre 2020, le président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne qui souhaite voir la vérité jaillir dans cette affaire, a fustigé le démenti qu’il juge «prématuré» du gouvernement lors du conseil des ministres.
«Je m’attendais à un discours du gouvernement qui instruirait les services compétents, à approfondir les enquêtes», a déclaré Dr Dansa Kourouma.
En réalité dit-il, la loi anti-corruption protège les lanceurs d’alerte.
«La question de la lutte contre la corruption doit être menée avec une parfaite collaboration entre le gouvernement et les services compétents en la matière. Le gouvernement n’a pas le monopole de la lutte contre la corruption. Pour preuve, ceux qui sont les plus concernés par la corruption, sont les membres du gouvernement… En pareil cas, nous attendons l’intervention de l’agence nationale de lutte contre la corruption par rapport à ce dossier. Il est important que l’agence nationale de lutte contre la corruption (ANLC) se prononce là-dessus ainsi que le vérificateur général et l’inspection d’Etat qui sont des services compétents en la matière», a ajouté cet acteur de la société civile.
Au cours du conseil des ministres hier jeudi, le gouvernement a interpelé la Haute Autorité de la Communication au sujet de ces allégations dans les médias.
«La HAC n’a pas à sévir contre la presse», a defend Dr Dansa Kourouma.
« En matière de lutte contre la corruption, les lanceurs d’alerte sont protégés par les lois » a-t-il ajouté.
«Si les citoyens guinéens émettent des doutes sur la manière dont un certain nombre de services publics sont conduits, le gouvernement de son côté doit approfondir les enquêtes», a conclu le président du CNOSCG.
Mamadou Sagnane