L’Agence Française de Développement n’a pas versé un centime des 3 millions d’Euros prévus dans le cadre de l’aide accordée au gouvernement guinéen.
C’est un démenti qui vient jeter un premier doute sur la véracité de cette affaire de détournement de 200 milliards de nos francs par un membre du gouvernement.
L’affaire fait sensation dans la cité depuis plusieurs jours. Mme Zénab Nabaya Dramé, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, est au centre d’une sordide affaire de prétendu détournement de 200 milliards de francs.
Pourtant, les premiers éléments d’enquêtes jettent le doute sur la réalité de ces prétendues malversations financières, au moins sur une partie des montants révélés dans la presse.
Les volets concernant les 35 milliards pour l’équipement des CFP de Kouroussa, N’Zérékoré, Siguiri et Kérouané, les 43 milliards du budget des examens de sorties et du concours d’accès aux institutions d’enseignement technique (processus toujours en cours) et 1,3 milliards de francs guinéens des fonds de l’AFD ne semblent pas vérifiés pour l’instant.
Selon les informations recueillies et recoupées, à date, par Mosaiqueguinee.com, l’AFD n’a pas encore mis la main à la poche quant à l’aide qu’elle entend apporter au gouvernement guinéen.
Tout d’abord, le montant réel de cette aide de l’Agence française du Développement n’est pas de 1,3 milliards de Francs Guinéens. En réalité il est de 3 millions d’Euros !
Ensuite, nos contacts au sein de l’institution affirment que le décaissement dudit montant est assujetti à la publication, au Journal Officiel de la République, de la Loi des Finances rectificative 2020. Cette publication, selon une source gouvernementale cette fois-ci, a été faite jeudi dernier.
Enfin, l’ambassadeur de France et le Représentant de l’AFD en Guinée se sont ouvertement étonnés, lors d’une rencontre qu’ils auraient eu avec le Chef de l’Etat, de l’information qui voudrait que cette agence donne de l’argent « destiné à être distribué » aux Centres de Formation Professionnels, même dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
Même en sa qualité de présidente du conseil qui gère ce fonds, on se demande par quelle magie elle détournerait un montant qui n’est même pas encore décaissé.
Une autre source proche du ministère du Budget nous rapporte plutôt que l’AFD prévoit de financer un programme en faveur des départements de l’Enseignement pré-universitaire, celui de la Formation professionnelle et celui de l’Enseignement supérieur.
Ce programme dont le financement se situerait autour de 62 millions de dollars pour les trois ministères en charge de l’Enseignement et de la formation, serait la raison de tout le capharnaüm actuellement constaté et nourri curieusement par des caïds du camp présidentiel contre l’une des membres du gouvernement.
Le Premier Ministre qui semble apporter un soutien sans faille à sa jeune collaboratrice soupçonnerait-il une cabale en vue du prochain remaniement ministériel ?
De toutes les manières, le démenti par l’AFD est un premier élément qui doit inciter à la prudence, et qui vient en quelque sorte calmer la bourrasque qui s’abat sur la ministre de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi.
Nous y reviendrons !
Mohamed Mara