De l’indépendance à nos jours, des exactions et tortures ont été commises en Guinée.
Ces violences d’Etat, perpétrées par les régimes successifs n’ont toujours pas été élucidées pour aller vers une réconciliation nationale.
Bourreaux et victimes, chacun a sa vérité sur ce qui s’est passé dans le pays depuis 1958.
Pourtant, selon plusieurs observateurs, pour entamer ce processus il faut qu’une vérité jaillisse.
Pour Aimé Stéphane Mansaré, expert consultant en sciences sociales du développement, les guinéens ont plus que jamais besoin de se réconcilier, à travers la justice transitionnelle.
« Je pense que la réconciliation nationale en Guinée est une nécessité, au regard de la situation sociale déliquescente. Aujourd’hui, les contradictions sont majeures et se communautarisent, se politisent. Et ça, c’est extrêmement grave. La Guinée est le seul pays de la sous-région où on enseigne pas son histoire à ses enfants. C’est une bombe à retardement que nous sommes en train de préparer. Je dis donc, que la réconciliation nationale est un élément intégrateur du processus de développement (…). Donc, de toutes les façons, si nous n’arrivons pas à une réconciliation, la Guinée n’ira pas au rythme normal du développement », a-t-il laissé entendre.
De l’autre côté, il fait cas du manque de volonté politique de la part des dirigeants.
« Chacun a sa vérité dans notre pays. On ne peut pas évoluer avec mille vérités (…). Il faut une volonté politique pour aller vers la réconciliation nationale (…). Après cela, identifier toutes les catégories de personnes frustrées. Chacun comprendra s’il a raison ou il a tort. Et là, on va s’entendre sur une vérité… », a-t-il souligné.
DOURA