Depuis le départ de l’ancien président guinéen pour la Turquie, les commentaires ne tarissent point sur les raisons de ce nouveau séjour médical.
Si quelques-uns pensent que l’ordre est venu du Comité National du Rassemblement et pour le Développement, le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry tente de lever l’équivoque.
Dans une interview accordée à FIM FM ce vendredi 27 mai 2022, Alphonse Charles Wright a affirmé avoir donné l’autorisation à l’ancien chef d’État de se rendre à l’étranger, pour des soins médicaux.
« J’ai entendu les gens aller vite en besogne, on a soupçonné l’immixtion du CNRD dans les affaires judiciaires. Je le dis haut et fort dans ce pays, la désinformation est devenue une substance nourricière. Cette décision du CNRD est intervenue qu’après que moi en tant que procureur général ait donné des instructions aux procureurs d’instance, au regard des éléments que nous avons. Il faut que cela repose sur des éléments objectivement vérifiables. Les questions de santé sont liées à des questions d’intimité de la personne. On ne peut pas exposer sur la place publique certains éléments qui n’ont rien à voir avec la procédure. Cette décision ne vient pas du CNRD. Le CNRD n’a rien à voir avec l’organe judiciaire. Cependant, c’est un ancien chef d’État, la responsabilité de sa sécurité incombe aujourd’hui à M. le président de la république qui est garant de la Guinée sur le plan national et international », a-t-il précisé.
En ce qui concerne la durée du séjour accordé à Alpha Condé, ce magistrat guinéen confie que cela va être déterminé en fonction de son état.
« Nous sommes en contact permanent avec les autorités médicales, nous n’avons pas besoin de mettre à nu ce qui se dit entre autorités judiciaires et médicales. Je ne voudrais pas qu’on communique autour d’une situation qui est claire », a-t-il ajouté.
Parlant des démarches judiciaires enclenchées par les tribunaux d’instance, le procureur général indique que les avocats du Front National pour la Défense de la Constitution ont bel et bien déposé des éléments. Toutefois, il rappelle les dispositions réglementaires en la matière.
« Lorsque nous avions visionné quand même ces éléments nous avons considéré ceux-ci comme des indices. On ne confond pas les indices aux preuves. On ne confond pas les preuves aux charges », a-t-il fait remarquer.
Hadja Kadé Barry