Les enseignants contractuels communaux déployés à l’intérieur du pays pour combler le déficit d’enseignants n’excluent pas d’abandonner les cours à nouveau, si jamais les cinq le mois d’arriérés de salaire restants ne sont pas payés, dans un délai raisonnable.
De retour d’une mission de supervision de paie d’un mois d’arriérés de salaire de ses collègues, Alseny Mabinty Camara a invité l’État au strict respect du protocole d’accord qu’ils avaient scellé.
« L’État doit prendre toutes ses dispositions pour que d’ici la fin des congés que les enseignants contractuels puisent rentrer en possession de leurs arriérés de salaires en intégralité. Cela est extrêmement important, conformément au contenu du contrat que nous avons signé à l’ouverture des classes. (…). On ne peut pas continuer à servir l’école de la République contre zéro Franc », a-t-il lâché.
Lors du paiement de la première tranche, beaucoup de zones avaient été omises dont Boké, Fria Kassa Télimelé Timbi Madina… A déploré le coordinateur national du collectif des enseignants contractuels.
A cela s’ajoute, l’exclusion de la liste d’enseignants contractuels de 2018 au détriment d’une sélection faite sous la complicité des administrateurs territoriaux. Conséquence, aucun de ceux qui ont été recrutés par les préfets et maires n’a le niveau requis pour tenir une salle de classe.
« Ils n’ont aucun niveau, il y en a qui ne savent même pas lire. Mais qui sont dotés de tous les documents pédagogiques en complicité avec des directeurs d’école, les délégués scolaires, les DPE. Certains ne se sont présentés que le jour du paiement, ils n’ont jamais été en classe (…). On a recalé plus de 1000 personnes qui existaient de façon frauduleuse sur la liste des enseignants contractuels. Le nombre qui était annoncé dans le recrutement était de 15.415 enseignants contractuels mais on s’est retrouvé avec 18628 enseignants contractuels sur le terrain. D’où venait ce surnombre ? », s’est-il interrogé.
Pour lui, ce fiasco est né du refus de l’État de recourir à la liste qu’ils avaient déposée. « …Il faut que les autorités arrêtent de jouer avec l’avenir de ces jeunes qui ne font qu’avancer en âge. Parce que cela joue sur notre carrière et sur notre avenir », a déploré Alseny Mabinty Camara, au cours d’un entretien avec la presse.
Alhassane Fofana