Comme c’est le cas la plupart du temps ces 20 dernières années, notre pays est encore à la croisée des chemins. A ce titre, il est du devoir de tout un chacun de nous de jouer sa partition en toute responsabilité dans l’interpellation de la conscience collective pour la bonne marche de notre république car comme le disaitFeu Kelefa Sall, « la conduite des affaires de la Nation doit nous réunir autour de l’essentiel ». Ce, au-delà de nos divergences d’opinion politiques.
Aujourd’hui encore l’évolution du contexte socio-politique de notre pays crée une psychose et des inquiétudes chez un bon nombre de Guinéens même si certains pensent que tout va bien !
Alarmiste ? Non je ne le suis pas ! Mais à regarder ce qui se passe actuellement dans notre pays, j’ai l’impression que certains Guinéens ont la mémoire courte sur les menaces qui pèsent sur notre démocratie. Sommes-nous une démocratie en construction ou en reculons ?
A cet effet, il me paraît important de rappeler certains pans du discours mémorable tenu lors de l’investiture du Président Alpha CONDÉ en 2015, par le Président de la Cour Constitutionnelle d’alors, Feu Kelefa SALL. Ce discours est adressé à nos dirigeants politiques à travers le Président CONDÉ et aussi un discours adressé au peuple de Guinée qui demeure le seul souverain qui doit librement choisir ses dirigeants en charge de conduire les affaires de la Nation dans une démocratie.
Par ce rappel, je voudrais interpeller particulièrement le Président de la transition, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, président de la transition, notre classe dirigeante, notre classe politique ainsi que l’ensemble des acteurs sociaux épris de paix, de justice et de valeurs et principes démocratiques.
Le Président de la Cour Constitutionnelle s’adressant au Président Alpha CONDÉ, Monsieur Kelefa SALL déclarait :« La fonction de la Présidence de la république est caractérisée par la brutale coexistence entre notoriété et suggestion. Cela, tout le paradoxe de vos responsabilités futures. Vous serez à la fois premier et second, Serviteur et Maître, supérieur et subordonné. » Un Etat de droit est un État dans lequel aussi bien l’Etat et les citoyens sont soumis sans distinction à l’autorité de la Loi ». »En tant que Président de la République vous devez être le rassembleur au-dessus des partis politiques et des contingences.Cela est votre défi. En cet instant précis toute la Guinée prie pour que vous soyez l’homme de la situation. «Monsieur le Président de la République sur le sentier de l’histoire, ceux qui sont devant sont ceux qui sont en vue. Veillez avoir constamment garder à l’esprit que quand on est devant, on doit être le référentiel tandis que lorsqu’on est derrière, personne ne vous regarde.Alors, demain ne dites pas que les guinéens vous fatiguent ou vous agacent, dites seulement qu’il vous demande assez trop.La conduite de la Nation doit nous réunir autour de l’essentiel. Ne nous entourons pas par des extrémistes nuisibles à l’Unité nationale.Évitez toujours les dérapages vers les cheminsinterdits en démocratie et bonne gouvernance… »
Alseny SALL, Juriste activiste de la société civile.
