Les travaux de l’atelier de diagnostic participatif des compétences et capacités des institutions publiques en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de gouvernance (SWOT) se sont tenus, à Conakry, ce mercredi 15 décembre 2021. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre concertée du projet SANITA villes durables initié par le gouvernement guinéen à travers le ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire grâce à un financement de l’Union Européenne (UE). Il est exécuté par le programme des Nations-Unies pour les établissements Humains (ONU-Habitat), en partenariat avec la direction nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DATU).
La session permettra de recueillir les points de vue des agents de l’administration et des groupes d’intérêts concernés par les questions de l’urbanisme et de la gouvernance sur les compétences, acquis et besoins pour des services plus performants et adaptés. Par ailleurs le présent atelier contribuera à la confection d’un projet d’évaluation institutionnelle et des propositions de scénarii de développement pour un plan de renforcement des capacités devant guider le déploiement des sessions de formations adaptées.
A l’entame de son propos de bienvenue, la conseillère technique du projet SANITA villes durables, par ailleurs représentante de l’ONU-habitat en Guinée a précisé que plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes.
D’après Gwendoline Mennetrier, pour gérer les défis du développement urbain qui seront exacerbés par la pression démographique, le changement climatique et le processus de décentralisation en cours, la nécessité de développer davantage les capacités des institutions qui gèrent le développement urbain augmentera, tout en précisant que la Guinée n’échappera point à cette réalité.
Parlant de l’activité Mme Gwendoline Mennetrier a précisé que celle-ci vise à réfléchir et cheminer ensemble pour la co-construction du diagnostic qui conduira par la suite au plan de développement des compétences pour les cadres et agents œuvrant dans le secteur du développement urbain.
«Nous aurons l’occasion de vous présenter les résultats initiaux des données collectées auprès des agents et cadres du département et d’autres ministères sectoriels impliqués dans les questions d’aménagement du territoire, auprès des communes mais également de la société civile. Ces premiers résultats sont basés sur des enquêtes et des groupes de discussions et offrent une combinaison d’auto-déclaration ou de perceptions dont certains pourront être des leviers de nos discussions et de nos propositions aujourd’hui. Au terme de cette journée, nous aurons abordé et décortiqué ensemble les problèmes mais aussi débuté l’esquisse de solutions», a-t-elle déclaré.
Représentant le ministre de l’urbanisme, Kerfala Touré, directeur général du bureau de stratégie et de développement, a salué l’initiative. Pour, elle vient à point nommé pour faire l’état des lieux et suggérer un plan d’action de renforcement des capacités des cadres et agents dont les fonctions touchent aux questions d’aménagement du territoire, d’urbanisme et de gouvernance au niveau des services techniques du ministère de l’urbanisme, des services déconcentrés et communaux ainsi que des entités pertinentes dont le secrétariat permanent pour l’aménagement du territoire (SPAT).
Il a aussi rappelé que le diagnostic et son plan d’action doivent conduire au développement et au déploiement de sessions de formation et d’activités de renforcement de capacités multiformes et adaptées aux besoins des villes, des résidents et autres usagers.
D’après Kerfala Touré, le renforcement des capacités des agents et cadres des services techniques du ministère de l’urbanisme, ses démembrements ainsi que ses partenaires dans la mise en œuvre et le suivi des textes et documents d’urbanisme constitue un défi à relever de nos jours pour l’État guinéen afin de promouvoir une urbanisation inclusive et durable.
« La Guinée dispose de plusieurs règlements encadrant l’urbanisation et de documents de planification urbaine et territoriale tels que la politique nationale de l’habitat, le schéma national d’aménagement du territoire ou le plan de développement urbain de Conakry. Ces documents qui sont d’ailleurs en cours de mise à jour avec le concours de tous, n’ont été que partiellement mis en œuvre. Du fait d’un manque de moyens financiers, didactiques et matériels mais aussi en relation avec les capacités disponibles au niveau de l’État et des collectivités notamment», a-t-il indiqué.
Il a enfin rappelé que la modernisation de l’administration et l’amélioration des performances des services constituent une gageure dont la mise en œuvre passe par des actions de développement et d’adaptation des formations et des capacités.
Alhassane Fofana