En cette période de crise post-électorale, les cris de cœur pour faire éviter à la Guinée des risques de glissement vers les violences de tous ordres est plus qu’un impératif. Un atelier de réflexion sur le leadership féminin, la préservation, la gestion des conflits et le partage d’expériences entre les conseils communaux et les jeunes femmes membres des conseils locaux de jeunes de Guinée, s’est tenu à cet effet, ce mardi 24 novembre, à Conakry.
Placée sous le thème: ‘’Nous devrons vivre ensemble ‘’, cette initiative de la mairie de Kaloum est exclusivement consacrée à ” l’appel de la femme guinéenne pour la paix ”. Ceci, grâce à un appui de l’UNICEF et l’UNFPA.
C’étaient en présence des membres du gouvernement notamment les ministres Taran Diallo et Hawa Beavogui de l’autonomisation des femmes et d’éminentes personnalités dont l’ambassadeur de la paix Elhadj Djeriba Diaby et la représentante de l’UNICEF.
A cette occasion, les 58 femmes participantes, leaders venues des différentes localités du pays dont les 20 communes les plus conflictogènes, ont eu à échanger, partager mais aussi écouter les messages de paix, d’unité et de vivre-ensemble des personnes ressources, tenus à cet effet.
D’entrée la mairesse de Kaloum a mis en exergue, la place de la paix en Guinée. Aminata Touré ainsi a indiqué que la rencontre vise à promouvoir «lapaix, l’entente et levivre ensemble».
« Nous sommes la nation guinéenne, celle qui a sonné le glas de l’impérialisme français sur le continent africain. Nous avons été le porte flambeau de la l’Afrique toute entière. Nous sommes le fier peuple de Guinée, de 1958 qui a dit non au referendum, en 1958. Nous sommes donc la référence et nous demeurerons la référence en Afrique. La paix doit exister en Guinée, il ne peut y avoir autre chose que la paix en Guinée »,a-t-elle indiqué.
Les femmes étant le baromètre de la société, la mairesse les a exhorté à consolider la paix dans notre pays.
« Nous lançons un appel à l’ensemble des femmes de Guinée et à tout le peuple de Guinée, pour dire que notre pays doit rester en paix. Les élections sont faites et elles sont terminées. Nous devons aujourd’hui, œuvrer pour la paix. Il ne doit pas y avoir de guerre dans notre pays et c’est cet appel que les femmes que vous voyez aujourd’hui lance pour demander et solliciter la paix », a-t-elle martelé.
Visiblement réconforté par cet appel à la paix qui lui tient à cœur, l’ambassadeur de la paix a invité l’ensemble des guinéens à consolider les acquis démocratiques en privilégiant une paix durable. Elhadj Djeriba Diaby a rappelé que c’est dans la paix et dans l’unité nationale que les guinéens ont accédé à leur indépendance. Toutefois, il dit «ne pas comprendre que le peuple qui a conquis son indépendance dans la paix se fasse la guerre aujourd’hui, a cause d’une élection présidentielle devenue source de tous les conflits en Guinée».
Pour sa part, la représentante pays de l’UNICEF a souligné que cette activité est une opportunité au regard du contexte actuel de la Guinée, en vue de formuler des recommandations à l’endroit des différents acteurs de la vie publique. C’est pourquoi elle dira que la promotion et la consolidation de la paix doivent être une priorité.
Christine Naré Kaboré, a ainsi exhorté les participantes, une fois dans leurs Communes respectives àorganiser avec les médias locaux des séries d’entretiens pour une large appropriation par la communauté, de la problématique de la paix, essentiel au respect et à la réalisation des droits des enfants.
Au nom du gouvernement, la ministre de l’autonomisation des femmes a salué l’initiative de la mairie de Kaloum qui s’inscrit en droite ligne avec les ambitions du gouvernement dans le cadre de la promotion de la paix.
D’aprèsHawa Beavogui, la consolidation de la paix réside dans la promotion de la justice sociale, l’acceptation et le vivre-ensemble.
« le peuple de Guinée dans sa diversité culturelle est contraint de vivre ensemble. Certes dans le processus de démocratisation de notre pays nous avons connu des tumultes mais que nous parvenons toujours à les surmonter. Le guinéen a intégré le vivre-ensemble. Il faudrait que nous puissions à tous les niveaux faire autrement la politique parce que c’est la politique qui amène la violence », a-t-elle recommandé.
Enfin elle a réitéré l’entière disponibilité du gouvernement à accompagner de telles initiatives patriotiques mais aussi d’assurer la sécurité dans le pays.
Au terme des différents discours, les conseils locaux des femmes des différentes communes de l’intérieur du pays se sont exprimées dans les différents dialectes du pays en faveur de la paix. Il en est de même pour les femmes journalistes qui ont promis de vulgariser les mêmes messages dans leurs émissions.
Notons que la cérémonie a été couronnée par le lancement de la colombe de paix.
Alhassane Fofana