Après la prière du crépuscule, nombreux sont les jeunes qui font la ruée vers les temples où se vend le chanvre indien, autrement appelé marijuana. Il est déjà 19 heures passées, les fidèles musulmans viennent de couper le jeûne. Et comme si cela ne suffisait pas, certains jeunes se dirigent vers un couloir isolé dans la partie Sud du quartier Hamdalaye, où se trouve un jeune homme qui laisse apparaitre sa fonction de vendeur de cartes de recharge.
Cependant, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt, sa fonction principale c’est la vente de la drogue enveloppée dans du plastique. Et le business se porte bien. Arrivé sur le lieu, le premier constat est clair, un jeune habitué du coin glisse sa main dans la poche du jeune revendeur de cartes de recharge, et y laisse quelques billets de banque. En retour, le jeune client prend la main de l’autre qui détenait une carte de recharge accompagnée de quelques boules de marijuana.
A quelques mètres du couloir, une dizaine de jeunes garçons sont assis par terre. D’autres parmi eux découpent de l’herbe amassée pour déverser dans du papier léger. D’autres croulent sous les boules et ouvrent des plaquettes de valium communément appelées ‘’BAKI’’ et ‘’LEXA’’ dans leur langage courant.
Poursuivant notre constat sur place, on aperçoit une femme qui ingurgite deux comprimés et fait accompagner par une petite bouteille XXL. « Je prends moins de valium pendant ce ramadan, mais c’est avec du XXL», explique-t-elle sous un arbre.
«Quand je finis de prier, il faut que je prenne ma ‘’bé’’ pour résister lors de la prière, et pendant la journée j’ai des petits maux de tête pour n’avoir pas fumé pendant la journée», répond un jeune étudiant qui parle à cette femme.
A ajouter que ce lieu de consommation de drogue est tant prisé par des jeunes consommateurs, mais aussi et surtout par des agents des forces de l’ordre qui viennent se la couler douce après la rupture du jeûne.
Comme pour dire que la consommation de la marijuana se porte bien pendant ce mois saint. Non sans ajouter les recettes du jeune revendeur qui se réjouit de sa clientèle, d’autant plus qu’une boule est vendue à deux mille et les consommateurs font la queue devant la table remplie de carte de recharge.
Saidou Barry