L’ancien président de l’ordre des avocats de Guinée, Me Mohamed Traoré, a une nouvelle fois haussé le ton face aux méthodes d’arrestations des services de la police judiciaire.
L’avocat qui ne cesse de dénoncer cette pratique qui viole toutes les mesures de la procédure d’arrestation fait endosser cette lourde responsabilité aux différents procureurs de la République, près des tribunaux du pays.
« C’est un constat que nous cessons de faire, nous avocats. Malheureusement, les choses ne font qu’empirer. Les services de police judiciaire n’en font qu’à leur tête. Personnellement, j’impute la responsabilité de cette situation aux procureurs de la République », a accusé dans un premier temps, Me Mohamed Traoré.
Poursuivant son allocution, l’ancien bâtonnier de Guinée, enfonce le clou et estime d’ailleurs que les procureurs n’osent pas lever le petit doigt devant ces policiers.
« La police judiciaire exerce sous la direction du procureur de la République. Normalement, ce dernier doit avoir un regard sur les activités et les actes que pose la police judiciaire de son ressort. Mais on a l’impression que les procureurs de la République ont une peur bleue des services de police judiciaire. Sinon, dans les conditions normales, lorsqu’un officier de police judiciaire demande à son procureur de lui délivrer une réquisition aux fins de comparution forcée, ce dernier doit s’assurer que le citoyen concerné a été régulièrement convoqué et qu’il a été refusé de répondre à la convocation. Autrement dit, le procureur doit exiger la preuve de la réception par le citoyen d’une convocation. Il peut même demander à l’officier de police judiciaire la réitération de la convocation. C’est seulement cette précaution légale qu’il peut autoriser la police judiciaire d’user de la force contre le citoyen. Les procureurs de la République sont donc responsables en grande partie des dérives de la police judiciaire. Ils sont plus préoccupés par le maintien de leurs « bonnes relations » avec les services de police judiciaire que par le contrôle des activités de ces derniers. Ils préfèrent être amis aux officiers de police judiciaire que d’être leurs directeurs », fustige Me Mohamed Traoré, ce jeudi 04 mars 2021, au bout du fil de mosaiqueguinee.com.
Al Hassan Djigué