Le lundi 4 juillet 2022, les autorités de la transition ont ordonné l’arrêt du projet Simandou, le plus grand gisement de fer au monde.
Après cette décision, mosaiqueguinee.com, a cherché à comprendre auprès d’un spécialiste ce que cela pourrait causer à la Guinée en termes de conséquences.
D’après Oumar Totya Barry, l’arrêt des travaux du projet Simandou était déjà prévisible.
« Cette crise était déjà prévisible entre le gouvernement et les partenaires, dans la mesure où la renégociation entamée le 25 mars par le gouvernement s’est déroulée dans un contexte un peu flou parce que l’Etat nous a annoncé l’acquisition de nouvelle participation, notamment dans le chemin de fer et au niveau des infrastructures portuaires sans préciser les conditions financières de cette acquisition », a confié d’entrée ce spécialiste des questions minières.
Puis, Oumar Totya Barry, estime qu’il y a eu de l’empressement dans cette affaire.
« Je pense qu’il y a eu à la fois un peu d’empressement de la part du gouvernement dans la révision du contenu des conventions que Winning avait déjà avec l’ancien gouvernement tout en espérant acquérir beaucoup plus d’intérêt en renégociant ces conventions. Et il y a surtout aussi l’aspect de la gouvernance parallèle, c’est-à-dire le Ministère des mines qui maitrise le dossier et qui a mené toutes les études avec les partenaires a été mis de côté et un comité à la présidence a pris le dossier en main et a renégocié avec les partenaires. Je pense que cela aussi a entrainé un certain manque de lisibilité de la part du gouvernement », a poursuivi notre interlocuteur avant de se pencher sur les conséquences auxquelles la Guinée pourrait être confrontée.
« Cela peut avoir une conséquence sur le plan de la crédibilité de l’Etat guinéen dans les investissements miniers parce que winning consortium a des conventions signées et ratifiées par l’assemblée nationale et donc si l’Etat les remet en cause maintenant, cela peut contribuer à dégrader un peu cette image qu’on avait réussi à construire ces 10 dernières années d’un pays attractif et ouvert. On risque même d’être conduit devant des juridictions d’arbitrage », dira Oumar Totya Barry.
Al Hassan Djigué