Au tribunal criminel ce lundi 20 mars 2023 dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre 2009, l’ancien vice-président de l’UFDG, Bah Oury continue de donner sa version des faits.
A la barre, l’acteur politique a révélé que « la déclaration de candidature du capitaine Dadis (président de la junte à l’époque, ndlr) a été le facteur déclencheur » de la marche du 28 septembre 2009. Selon lui, « si les choses s’étaient déroulées normalement », on aurait pu éviter cet évènement qu’il qualifie de « tragédie ».
Ce jour au stade, Bah Oury déclare avoir reçu des coups qui l’ont sonné sans pour autant qu’il ne tombe. Parmi les hommes en uniforme déployés, l’acteur politique affirme n’avoir pu « identifier que le commandant Toumba Diakité et le colonel Moussa Tiégboro Camara ». « Je n’ai vu tiré ni Toumba, ni Tiébgoro sur les populations », a-t-il déclaré avant d’ajouter que le commandant Touba était venu pour les sauver. « S’ils n’étaient pas venus en ce moment, je me demande ce qui aurait pu se passer », a-t-il ajouté.
Selon Bah Oury, les gens qui les ont pourchassés à partir de la pelouse, n’étaient pas militaires. « La thèse de l’infiltration était plausible », a-t-il dit.
Une fois sortis du stade et conduits à la clinique Ambroise Parée, Bah Oury affirme qu’un militaire, grand de taille et muni de grenades et d’autres armements explosifs, avait donné l’ordre de les enlever là, sinon il va faire exploser la clinique.
« J’ai remarqué qu’en ce moment-là, le colonel Tiégboro n’avait aucun contrôle sur ces gens. Dans ma tête, c’était quelque chose qui n’était pas normal. Comment un colonel peut ne pas avoir le contrôle sur des gens dont le grade est inférieur au sien », a-t-il ajouté.
Le président de l’UDRG, Bah Oury a affirmé avoir vu, alors qu’il sortait du stade, « une femme qui se débattait avec des hommes en uniforme qui tentaient de la mettre nue ». En ce moment, a-t-il renchérit et l’acteur politique est formel là-dessus, « c’est comme un animal impuissant, qui se débattait avec d’autres animaux plus puissants que lui ».
En allant au stade ce jour, il ne pouvait pas penser qu’il y aurait eu « massacre » ce jour car, quelques mois plutôt, le président de la junte avait regretté les violences de 2007 et souhaité « qu’il n’y ait plus jamais ça dans le pays », a confié le président de l’UDRG.
MohamedNana Bangoura