L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), a animé une conférence de presse ce mardi 8 octobre, pour alerter l’opinion nationale et internationale sur la baisse des financements pour la lutte, la prise en charge et la prévention du VIH/SIDA et la tuberculose en Guinée.
Cette sortie de l’ONG MSF, intervient à la veille de la tenue de la conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial.
Au cours donc, de cette conférence, les responsables de MSF ont dressé le tableau de la situation de la chaine d’approvisionnement en Guinée.
« La chaîne d’approvisionnement en médicaments essentiels est extrêmement faible, entrainant des ruptures parfois sévères dans nombreux centres du pays. Les tests de charge virale ne sont souvent pas disponibles et les services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant restent un défi majeur. (…). Améliorer le travail d’information, de prévention, de dépistage mais aussi l’accompagnement psychosocial de personnes vivants avec le VIH s’impose. Malheureusement, les fonds disponibles pour relever ces défis restent dramatiques », a indiqué Dr Christine Bismansha, coordinatrice du projet VIH de MSF Conakry.
A en croire MSF, en 2018, le nombre de personnes décédées de suites du VIH en Guinée, était estimé à 4.400. Donc, pour Dr Arnaud Badinier, chef de mission de MSF en Guinée, une baisse de financement pour la Guinée, pendant cette conférence, serait encore un coup fatal.
« Si les efforts nécessaires de tous acteurs de la lutte contre la maladie ne sont pas mobilisés, il ne sera pas possible d’accélérer la riposte. Il y a un risque réel de recul par rapport à la situation actuelle. Toute baisse de financement aura inévitablement un impact désastreux », a-t-il dit.
Il faut noter que la lutte contre le VIH/SIDA en Guinée, accuse un grand retard par rapport au reste du continent. Entre 2010 et 2016, l’incidence (nombre de nouveaux cas) n’a diminué que de 5% alors que la région de l’Afrique de l’Ouest et centrale, enregistrait une baisse de 12%.
MohamedNana Bangoura