Pour l’année 2022, les organisations de défense des droits de l’homme dressent un bilan peu reluisant contrairement aux années précédentes.
Si elles saluent l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009, 13 ans après les faits, la poursuite des anciens dignitaires par la CRIEF, cependant, elles déplorent l’interdiction de manifester et la détention prolongée des deux leaders du FNDC.
Pour Me Aimé Christophe Labilé Koné de l’ONG Avocat Sans Frontières, la Guinée n’a pas terminé avec les ennuis liés aux violations des droits de l’homme.
« En tant que défenseur des Droits de l’Homme, je dois dire que l’année 2022 est meilleure par rapport à 2021 quand bien-même qu’il y a eu quelques violations de ces droits. Pour la petite histoire, avec le passage en force de la modification constitutionnelle et l’imposition au peuple de Guinée le troisième mandat de Monsieur Alpha CONDE, 2021 a été émaillé de violations des droits tous azimuts, l’avènement du CNRD le 05 septembre 2021, qui a mis fin au régime dictatorial, a créé un véritable espoir. Les discours des nouvelles autorités et les premiers actes ont donné un gage d’espoir aux guinéens, mais au fur et à mesure nous avons constaté quelques dérapages. Pour preuve, l’interdiction des manifestations publiques pour une longue période était une violation des Droits de l’Homme et même des dispositions de la charte de la transition. S’il est vrai que nous avons salué le fait pour les anciens dignitaires de rendre compte de leur gestion et que tous ceux qui ont été spoliés retournent l’argent dans les caisses de l’Etat et par ricochet la création de la CRIEF, la justice qui devrait être la boussole a pris de sérieux coups. Cela se manifeste par le retard dans les procédures engagées devant les juridictions. En résumé, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge, voilà pourquoi, je sollicite que 2023 qui vient de nous ouvrir ses portes soit exempte de toute violation des droits de quelle que nature qu’ils soient. Pour y parvenir, je demande que tous les dossiers judiciarisés puissent être examinés dans un délai raisonnable en respectant scrupuleusement les dispositions des lois ayant cours légal en République de Guinée. Nul n’étant au-dessus de la loi, les citoyens doivent être traités de façon égalitaire devant toutes les instances aussi bien administratives que judiciaires », a-t-il martelé dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction.
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