De nos jours, la prostitution et l’homosexualité sont devenues sources de revenus pour certaines personnes qui optent pour la facilité afin de subvenir à leurs besoins.
Condamnés presque par toutes les religions du monde, ces fléaux qui constituent un danger pour les sociétés, viennent mettre en péril les coutumes et mœurs longtemps sauvegardées par les africains, selon de nombreux observateurs.
Consciente de cette réalité en contradiction avec les traditions africaines, l’équipe de la structure cinématographique Laguiplus a tenu à ouvrer pour mettre fin à ces pratiques, à travers un film intitulé « Safiatou ».
Un film dans lequel l’auteur relate une histoire qui colle avec les réalités.
Pour avoir d’amples informations sur le sujet, un de nos reporters est allé à la rencontre de Bobo Hérico Diallo, réalisateur dudit film et directeur technique de la structure cinématographique Laguiplus, qui a assuré la production.
Mosaiqueguinee.com: Bonjour Bobo! Vous avez participé à la réalisation du film intitulé « safiatou » qui fait aujourd’hui la UNE des réseaux sociaux. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre œuvre ?
Bobo Hérico : Je suis le scénariste et le réalisateur du film « safiatou ». C’est un film long-métrage que nous avons produit sur fonds propres. Je crois qu’on avait besoin de produire un tel film en Guinée, parce que, nous avons constaté que la prostitution et l’homosexualité sont des fléaux qui prennent de l’ampleur et que les jeunes filles qui se livrent à cela n’ont plus peur de perdre leur dignité. Elles se disent le plus souvent que c’est le matériel qui compte. Donc, quand elles sont en possession des objets de luxe, cela veut dire qu’elles font partie des personnes classes dans leur jargon, sans pour autant se soucier du danger qu’elles courent. Voyant tout cela, j’ai initié ce film dénommé « safiatou « qui dénonce l’homosexualité et la prostitution. Et montrer aux gens que lorsqu’on est bien éduqué et qu’on ne se permette pas de se livrer à de telles pratiques, cela ne signifie pas que nous ne sommes pas éveillés. En résumé, ce sont les raisons qui m’ont poussé à matérialiser ce projet.
En suivant votre film, on a l’impression que vous êtes en train de relater une vraie histoire d’une jeune fille admise dans une « maison close » et qui ne souhaiterait pas se plier aux principes de l’entreprise. Est-ce que vous vous êtes basés sur des faits réels pour procéder au tournage du film?
C’est une histoire montée de toutes pièces. Safiatou n’a jamais vécu cette histoire. Seulement, nous avons jugé nécessaire de dénoncer ce qui se passe aujourd’hui. Il y a certains d’ailleurs qui pensent que nous sommes en train de faire la promotion de l’homosexualité et de la prostitution, mais non! C’est tout à fait le contraire. Si ce n’était pas connu de tous, on pouvait comprendre, mais il existe dans toutes villes du monde des proxénètes qui emploient des filles, pas seulement aller au village dénicher ces filles qui ne connaissent rien et les amener à Conakry, comme vous l’avez constaté.
Donc, vous avez juste voulu conscientiser les uns et les autres afin qu’ils puissent abandonner ces pratiques jugées peu orthodoxes ?
Oui! Vous savez aujourd’hui, il y a également certains parents qui amènent leurs filles à s’aventurer dans la prostitution comme nous l’avons relaté dans le film, on ne peut pas être au village ou bien être ici, avoir une fille qui n’est pas mariée, qui n’a pas un emploi et que tu t’attendes à ce que cette fille t’apporte de l’argent. En fait, c’est de dire indirectement à ton enfant, il faut aller faire du n’importe quoi, pour que tu puisses subvenir à tes besoins. Donc, il faut que les parents se ressaisissent. Certes que la Guinée est un pays pauvre mais, on n’a jamais vu quelqu’un mourir de faim.
En mettant le film « Safiatou », tourné en pulaar sur le marché du cinéma guinéen, est ce que vous avez atteint votre cible quand on connaît que bon nombre de guinéens ne comprennent pas cette langue?
C’est un peu dommage comme vous le dites, que le film soit fait uniquement en pulaar. On ne peut pas forcément atteindre toute la cible, parce que tout le monde ne comprend pas ce qu’on raconte, mais nous comptons rectifier le tir, pour le faire dans les autres langues, parce que l’objectif de Laguiplus, c’est de promouvoir les langues du terroir. Et désormais tous les films qui sortiront seront sous-titrés.
Est-ce que vous comptez pérenniser ce genre d’actions, vu que vos messages pourront forcément intéresser le public?
Bien sûr! On est en préparatifs pour le tournage d’un autre film qui a pour titre « un faux débat ». Ce film-là doit parler de l’ethnocentrisme en Guinée, et on va démontrer à tout le monde que cette histoire d’ethnocentrisme est un faux débat.
Entretien réalisé par Hadja Kadé Barry