Les effets du réchauffement climatique, se font sentir avec acuité dans certaines localités de la Guinée, surtout en ce mois d’avril. C’est le cas notamment de celles des zones minières.
C’est à quelques 5 kilomètres de la rentrée de Boké, que celui qui y vient pour la première fois, sent tout de suite, un changement respiratoire.
Avec un vent sec et chaud, les narines respirent comme du gaz lacrymogène modéré.
L’environnement lui, est complément dégradé. Des forêts ne sont plus visibles. Des poussières grattent les coins des yeux pendant que le vent sec et chaud défonce les narines et les poils de la peau.
Quant aux marigots et rivières, en tout cas aux alentours de la route principale, ont, soit tari ou complètement disparu.
À perte de vue, en traversant la ville, on remarque un couvert végétal sauvagement endommagé.
Victime des sociétés minières ou pas, en tout cas, la ville de Boké ne ressemble en rien à une localité où plus de 10 sociétés minières opèrent.
De l’œil d’un observateur qui est de passage, cette ville ne sera pas habitable dans quelques années, au rythme actuelle de l’exploitation minière dans la zone.
« À Boké, quand on entre dans la chambre à cause du vent sec et chaud, on a plus envie de ressortir. Mais bon, on n’y peut rien, il faut que l’on sorte pour chercher de quoi trouver à manger », a témoigné un habitant de la ville, qui a préféré garder l’anonymat.
En ce mois d’avril, dans la ville de Boké, la météo affiche 39°c. Avec le courant électrique absent toute la journée, les chambres, mêmes celles des hôtels, sont inhabitables ce, à cause de la chaleur.
Déclarée zone économique spéciale par le gouvernement, la ville de Boké ressemble aujourd’hui, à une ville fantôme.
Tout le long de la ville, aucune infrastructure digne de nom n’est visible. Les quelques-unes qui existent sont, aussi, dans un état, peu reluisant. Pire, aucune société minière n’a un siège digne de ce nom, sur place.
Au regard de la qualité des infrastructures existantes dans la région de Boké, qu’elles soient administratives ou privées, on est tenté de dire que cette ville est loin d’être le poumon économique de notre pays.
Les bokékas eux, vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était, même si, pour la plupart, cette situation ne passe pas inaperçu. Mais puis qu’elle est vécue au quotidien, elle est devenue une fidèle amie.
L’heure est grave !
MohamedNana Bangoura, Envoyé spécial