Secteur Boma-sos, le soleil est au zénith. Et pendant qu’il est 12 h ici, un groupe de jeunes fait irruption au domicile de Joseph Loua, opérateurs économiques. La bande munie de pince coupante, de couteaux et de machettes défonce la fenêtre arrière du bâtiment, fouille et dérobe des objets de valeur.
« Ils ont emporté beaucoup de choses notamment, des bijoux, de l’argent, les écrans téléviseurs et des valises d’habits. Ils ont profité de notre absence pour faire leur opération», a témoigné un membre de la famille.
En effet, il s’agit d’une insécurité généralisée qui touche certaines communes rurales. Pas plus d’une semaine, des inconnus encagoulés sont arrivés au domicile de Foromo Lamah à 02h du matin réclamant une vingtaine de millions. L’arme braquée sur la nuque, le paysan père de famille ne voulant pas obtempérer, a été violemment battu sous l’œil impuissant de ses enfants.
« Mon papa n’a pas voulu coopérer, il lui ont frappé avec l’arme et nous autres on a eu peur. Ils se sont mis à fouiller la maison et ils sont partis avec l’argent de tontines que gardait le vieux», a relaté la fille de la victime.
Amokassi, un jeune gérant de télé-centre n’a non plus été épargné de cette fièvre d’insécurité. De retour après un match de la league des champions, il a été attaqué et battu à sang par des jeunes qui ont emporté ses objets.
Ce sont là des pratiques que subissent au quotidien les citoyens de Boma, ce qui provoque un sentiment de psychose.
« Ils opèrent en pleine journée et des nuits sans qu’ils ne soient inquiétés. On a l’impression d’être livré à nous–même. Les militaires installés à la rentrée de Boma, ne font rien pour nous aider. Pourtant il y a des tirs et les attaques sont perpétrées par des voyous brigands», s’est inquiété un citoyen qui précise que les attaques sont très souvent commis pendant la pluie.
Comme lui, plusieurs autres citoyens dénoncent la recrudescence de l’insécurité et fustigent l’inaction des autorités locales notamment la présidente du district.
Le maire de la commune rurale, Koly Daniel Théa n’entend point «aller à l’assaut» à travers des brigades de veille composées de jeunes de la localité contre ces bandits qui troublent le sommeil des habitants et créent la psychose dans cette contrée guinéenne.
Alexis Kolié