Dans son allocution lors de l’ouverture des Assises nationales le 22 mars dernier, le président Colonel Mamadi Doumbouya, s’est beaucoup plus accentué sur la « Vérité et le Pardon » pour réconcilier le peuple de Guinée.
Dans un entretien accordé à notre reporter, l’ancien président de l’ association des victimes du Camp Boiro annonce que s’ils doit pardonner, il faudrait que la tombe de son papa et ses proches soient identifiées avant qu’ils ne pardonnent.
«Je pense qu’à ce stade, il ne faut pas réinventer la roue. Je vous apprends que le document essentiel a été produit depuis le mois de juin 2016 à la suite d’une large consultation de tous les guinéens sur la problématique des questions mémorielles, sur les violences d’Etat, intercommunautaires (…). Tout ça a été analysé et étudié pendant de presque 2 ans avec le soutien de la communauté internationale. Ce document final est disponible. Il traite de manière professionnelle et approfondie la question mémorielle dans notre pays. Une de ces grandes recommandations est de mettre en place une commission, vérité, justice et réconciliation. Les attributions et missions sont déjà identifiées. Il faut meubler cette commission par des personnes crédibles moralement irréprochable. La question de vérité en Guinée elle est multiple. Si nous prenons les victimes du Camp Boiro, nous, nous disons que nos parents ont été exécutés et ceux du PDG-RDA disent que ce sont des traites. Au temps du régime Conté aussi il y a deux vérités. Vous prenez le 28 septembre 2009, le régime d’Alpha vous avez plusieurs vérité dans ce pays. Il est impératif que cette vérité soit rétablie et que la justice transitionnelle passe. C’est une justice réparatrice. Ce n’est pas pour punir mais c’est pour reconnaître le tord que tu as fait et après le pardon et la réconciliation va suivre. En parlant de vérité, ce ne sont pas des processus qui s’improvise d’une semaine à une autre. Tout ça n’est pas automatique. Moi avant que je ne pardonne, j’aimerai savoir où est ce que mon père a été enterré. Vous imaginez mon père a été enterré dans une fausse commune à l’instar de milieu de guinéen et je ne sais pas où ?J’ai besoin qu’on réhabilite judiciairement mon père pour l’honneur de sa mémoire. Nos biens ont été spoliés, j’ai besoin qu’on me rende ces biens. Ce n’est pas une mince affaire et qu’on vous donne l’impression que tout ça peut se bâcler en un claquement de doigt dans un régime exceptionnel ou il y a beaucoup d’esprit partisan et communautaire »,a largement expliqué Boubacar Barry.
Poursuivant, il exhorte les nouvelles autorités de réactualiser le rapport final de la commission vérité, réconciliation et justice lors de ces assises nationales.
« Il faut que les nouvelles autorités réactualisent le rapport final de juin 2016 à 2021 et l’utiliser parce que beaucoup de guinéens étaient d’accords sur les recommandations de ce rapport. Qu’elles suivent de manière systématique les recommandations du rapport de la commission provisoire de réconciliation qui avait été piloté par des religieux et ça sera une première en Guinée qu’un régime s’attaque à cette question douloureuse et apporte des réponses satisfaisantes » ,sollicite Boubacar Barry.
Aïssata Barry